Budget 2026: "C'est le moment de dépasser la zizanie", lance le gouverneur de la banque de France

Rebelotte. Après 2025, le gouvernement cherche à faire 40 milliards d'euros d'économie sur le budget 2026. Mais la situation n'inquiète pas le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau: "Dans la mer internationale économique très agitée, l'économie française se maintient plutôt, mais il ne faut pas que nos comptes publics s'enfoncent", appelle-t-il ce jeudi sur RMC et RMC Story.
Il en veut pour preuve la perspective de croissance de 0,6% pour l'année 2025 et estime que la bonne forme du bâtiment permet d'être optimiste: "Nous voyons une stabilisation sur le marché du bâtiment, un secteur très sensible qui a beaucoup souffert. Les crédits immobiliers représentent 11 milliards et demi d'euros en mai 2025, c'est 40% de crédits nouveaux alors que les crédits sont bas, à 3,1% en moyenne, dans une phase de stabilisation".
Faire baisser le déficit
Et pour garder le cap, le gouverneur de la banque de France appelle à arrêter "l'enfoncement des comptes publics". "Avoir de plus en plus de dette c'est avoir de moins en moins de liberté". "Si nous voulons la croissance dans l'indépendance, cela passe par le rééquilibrage des comptes publics. Il faut ramener le déficit à moins de 3% du PIB d'ici 2029, c'est un intérêt national!".
Mais comment y arriver? En baissant les dépenses publiques et sociales, en faisant en sorte que ces dépenses n'augmentent pas plus que l'inflation l'année prochaine, inflation attendue à 1% en 2026.
Les étudiants des grandes écoles dans le viseur
Dans ces conditions, l'idée d'une "année blanche" voulue par le gouvernement "peut-être utile pour certaines dotations aux ministères", juge François Villeroy de Galhau qui a déjà quelques idées d'économies: "On a des dépenses d'apprentissages très coûteuses pour les étudiants des grandes écoles et on peut faire des économies sur la santé quand on voit que cela coûte moins cher chez certains de nos voisins".
"Il ne faut pas que l'ensemble de nos dépenses publiques augmentent plus vite que l'inflation sinon nous allons continuer à nous enfoncer et nous allons être de plus en plus prisonniers de notre dette", prévient le gouverneur de la Banque de France.
Pour être efficace, François Villeroy de Galhau appelle à se concentrer sur les dépenses publiques plutôt que les augmentations d'impôts et conseille aux personnalités politiques "de viser l'union plutôt que le syndrome d'Astérix et la zizanie", où la division règne.