"C'est du vol": les commerçants redoutent les appels à ne pas payer le 10-Septembre

En marge de la mobilisation du 10-Septembre, certaines voix appellent à ne pas consommer et pire encore, à ne pas régler leurs achats. Invité de RMC ce lundi, Thierry Cotillard, le président du Groupement Les Mousquetaires, rappelle que cela s'apparente à du vol et assure que des mesures seront prises.

Le pays va-t-il être bloqué ce mercredi 10-septembre? À l'initiative du collectif "Bloquons-tout", les appels aux blocages se multiplient. Dans le viseur, des dépôts de pétrole mais aussi des ports comme celui du Havre tandis que des appels invitent les Français à ne pas consommer dans les supermarchés et commerces.

Chez les commerçants justement, c'est l'inquiétude qui domine. C'est le cas de Marc, traiteur à Paris dans un secteur où il y a plus de bureaux que de logements. Il craint l'absence totale de clients ce mercredi: "Beaucoup de gens vont se mettre en télétravail je pense. Et on n'est pas des multinationales, on ne peut pas absorber 1 mois avec une baisse de 30 à 40% du chiffre d'affaires".

Dans le secteur de la grande distribution, on s'inquiète aussi de l'impact de la journée du 10-Septembre. Le groupe Les Mousquetaires (Intermarché, Bricomarché, plus de 3000 magasins en France) a déjà pris des mesures en demandant aux fournisseurs d'anticiper les livraisons.

Le choix d'Apolline : Thierry Cotillard - 08/09

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La grande distribution anticipe mais craint les vols

"On ne connaît pas l'ampleur mais la crainte est là", reconnaît ce lundi sur RMC Story Thierry Cotillard, président du groupement Les Mousquetaires. "Pour satisfaire les besoins de nos consommateurs, on a demandé aux industriels de nous livrer un peu plus que prévu et à tous nos adhérents, on a demandé de stocker un peu plus : entre 3 et 10 jours de stockage selon les familles de produits, qui nous permettrait d'alimenter les Français".

Reste que certains facteurs ne peuvent pas être anticipés, comme ces appels à quitter les grandes surfaces, les restaurants, les magasins sans payer: "C'est incroyable, on comprend la colère mais quand la consigne des extrêmes, c'est de sortir sans payer, ça s'appelle du vol. J'en appelle au civisme des manifestants pour que ça ne se produise pas car nous nous organiserons en fonction", prévient Thierry Cotillard.

La peur, c'est aussi que la mobilisation dégénère dans la rue. Philippe Gaudry, gérant d'agences immobilières garde un souvenir amer des gilets jaunes: "On est les premiers ciblés par certains casseurs. Je sais qu'il y aura des dégradations sur certaines agences", assure-t-il à RMC.

Selon un sondage Ipsos-BVA-CESI pour La Tribune Dimanche, près d'un Français sur deux (46%) soutient la mobilisation du 10 septembre. 28% y sont opposés et 26% indifférents.

Rachel Saadoddine avec Guillaume Dussourt