"Des manifestations qui ne suffisent pas": des syndicalistes poussent pour une grève reconductible
La journée de mobilisation contre la réforme des retraites ce mardi a été encore une fois très suivie avec 757.000 manifestants recensés par le ministre de l’Intérieur. Malgré tout, l’affluence est en baisse de 40% par rapport à la journée du 31 janvier.
Dans certains secteurs, comme la SNCF, la grève va se poursuivre ce mercredi avant la prochaine grosse journée de mobilisation prévue pour samedi. Mais ces jours de grève espacés sont une stratégie de l'intersyndicale qui ne convient pas à une partie des travailleurs. Certains secteurs se disent désormais prêts à durcir le mouvement.
Dans les assemblées générales de la SNCF, comme à Paris, deux mots ressortent: grève reconductible.
“A force de 'one shot', à chaque fois, ce sont des journées qu’on perd. Et je pense que si on peut faire une seule grève, on ira plus loin et plus vite”, juge Farid Errouihi, délégué syndical SUD Rail.
"Je n’ai pas vu le gouvernement faire une trêve"
Cela voudrait dire aller plus vite donc que la stratégie de l'intersyndicale qui veut préserver les vacances. Même désaccord chez les raffineurs du Havre.
“Il faut savoir ce qu’on veut. Moi, je n’ai pas vu le gouvernement faire une trêve pendant les vacances pour mettre sa réforme le temps que tout le monde parte à droite et à gauche. Pour l’instant, l'intersyndicale fait des dates 'saute-mouton' avec des manifestations qui sont toujours les mêmes et qui ne suffisent pas”, appuie Thierry Defresne, secrétaire CGT du comité européen de Total Energie.
Sur le même blocage, Patrick, retraité, veut aussi des actions plus fortes. “Là, on peut apercevoir le pont de Normandie qui fonctionne. Moi, à leur place, je l’aurais bloqué”, assure-t-il.
Les grévistes d'EDF, eux, veulent aller dans ce sens. Après les baisses de production électrique ce mardi, ils disent prévoir d'autres actions dans les prochains jours.