Retraites: moins de grévistes mobilisés ce mardi, quelle suite pour le mouvement?

Tout comme les manifestants, les grévistes ont été moins nombreux à se mobiliser pour cette troisième journée d'action contre la réforme des retraites, ce mardi.
Dans le secteur clé des transports, la circulation des trains et métros était "fortement perturbée" à la SNCF et à la RATP. En revanche, le taux de grévistes est tombé à 25%, contre 36% le 31 et 46% le 19.
La direction d'EDF a recensé 36,9% de grévistes, contre 46,5% le 31 janvier. La CGT, principal syndicat dans l'énergie, revendique "entre 45 et 70%" de grévistes dans les entreprises du secteur, a indiqué à l'AFP Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la CGT-Energie, sans donner de chiffre précis pour EDF. Plus d'un opérateur sur deux (56%) des équipes du matin des raffineries de TotalEnergies étaient en grève selon la direction, entre 75 et 100%, d'après la CGT.
Le ministère de l'Éducation faisait, lui, état de 14,17% d'enseignants grévistes (contre 25,92% le 31 janvier) dont 14,60% dans le primaire et 13,75% dans le secondaire (collèges et lycées), dans les zones qui ne sont pas en vacances.
Un peu plus de 11% des fonctionnaires étaient en grève mardi en milieu de journée dans la fonction publique d'État, contre 19,4% le 31 janvier et 28% le 19 janvier, selon le ministère de la Fonction publique.
Une nouvelle journée d'action samedi, mais pas à la SNCF
Dans un communiqué ce mardi soir, l'intersyndicale a appelé "toute la population à manifester encore plus massivement le samedi 11 février sur l'ensemble du territoire pour dire non à cette réforme". Les syndicats comptent sur cette journée pour mobiliser ceux qui n'ont pas les moyens de faire grève les jours où ils travaillent.
Si de nombreux secteurs devraient suivre le mouvement, les syndicats de la SNCF ont indiqué qu'ils n'appelaient pas à la grève le samedi 11, afin de ne pas pénaliser les voyageurs pour ce week-end de départs et de retours de vacances. En revanche, deux des syndicats, CGT-Cheminots et SUD-Rail, ont appelé à la grève ce mercredi.
Les syndicats les plus offensifs veulent passer à la vitesse supérieure
Le leader de la CGT Philippe Martinez a, de son côté, appelé à des grèves "plus dures, plus massives, plus nombreuses", "si le gouvernement persiste à ne pas écouter". "Il faudra d'autres manifs mais pour nous, c'est clair, la suite ce sera la grève reconductible, autour du 8 mars", lui a fait écho Simon Duteil (Solidaires).
Les syndicats les plus offensifs, la CGT, Force ouvrière ou encore Solidaires, la maison mère de Sud Rail, font le constat que le gouvernement reste ferme sur les 64 ans et qu'il faut donc passer à la vitesse supérieure. Autrement dit, appeler à des grèves reconductibles pour bloquer l'économie du pays. L'intersyndicale va donc discuter dans les prochains jours d'une date pour les enclancher, et ce pourrait être le 8 mars, journée des droits des femmes, particulièrement touchées par la réforme selon ses opposants.
Pourquoi attendre un mois? Les vacances ne sont jamais propices à un durcissement, c'est donc la rentrée début mars qui est visée, ce qui laissera également le temps de convaincre les salariés d'y participer alors que pour l'instant, l'idée a du mal à prendre, dans les transports notamment, un secteur habituellement fer de lance. D'ici là, l'intersyndicale appellera samedi à une 4e journée de mobilisation, peut-être dès la semaine prochaine.