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Durée, indemnisation: comment le gouvernement compte (encore) durcir les règles d'indemnisation du chômage

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Pour faire des économies, le gouvernement veut durcir les règles d'indemnisation du chômage. L'exécutif veut rendre plus difficiles les conditions d'accès et réduire la durée d'indemnisation notamment. Des pistes qui s'inspirent directement de la réforme du chômage portée par l'ex-Premier ministre Gabriel Attal et suspendue pendant les législatives.

Les négociations ont repris au ministère du Travail avec les partenaires sociaux alors que le gouvernement cherche à faire 44 milliards d'euros d'économies en 2026. La ministre Astrid Panosyan-Bouvet, a rencontré deux syndicats ce lundi, pour parler effort budgétaire, après les annonces du Premier ministre François Bayrou.

Au menu des discussions, une énième tentative de réforme de l'assurance-chômage pour faire 2,5 milliards d'économies supplémentaires dès 2026, 4 milliards d'ici 2030. Le gouvernement veut sabrer à l'entrée et à la sortie en durcissant à la fois les conditions d'accès à l'assurance-chômage et en diminuant la durée d'indemnisation, en s'inspirant ouvertement de la réforme proposée par l'ex-Premier ministre Gabriel Attal qui devait être pris en juillet 2024 mais qui a été suspendu.

Des conditions d'accès plus difficiles

Pour l'accès d'abord: aujourd'hui il faut avoir travaillé 6 mois sur les 24 précédents pour être affilié, il faudrait bientôt 8 mois travaillés sur les 20 précédents. Et la fin de l'indemnisation se ferait prématurément. La durée d'indemnisation maximale passerait de 18 à 15 mois, soit la moyenne européenne.

Deux exceptions, les jeunes et les seniors seraient épargnés alors que leur taux d'emploi en France est inférieur à celui de beaucoup de nos voisins.

Le gouvernement pourrait encore élargir la dégressivité: il s'agirait d'augmenter le nombre de chômeurs qui voient leur indemnité baisser au fil des mois.

Le dossier des ruptures conventionnelles

L'exécutif veut aussi s'attaquer aux ruptures conventionnelles abusives, premier poste d'indemnisation avec 10 milliards versés par France Travail chaque année (sur un total de 37 milliards en 2024), suffisamment pour pousser le gouvernement à fermer en partie le robinet.

Ce sont des pistes, "à négocier", ironise un participant, pas certain d'aller à ces négociations en septembre. Car déjà la CGT, FO et CFE-CGC ont décliné ces échanges dans l'immédiat, les repoussant à la rentrée. Une intersyndicale doit se réunir le 1er septembre.

Marion Gauthier (avec G.D.)