"Je leur ai dit de débloquer ou je poussais": tensions entre travailleurs et bloqueurs du 10-Septembre

Des blocages sont en cours un peu partout en France, dans les grandes villes mais aussi en zone rurale. Des opérations de blocage d'axes de circulation et de voies ferrées ont été recensées et les forces de l'ordre ont procédé à une centaine d'interpellations.
VTC, taxis, artisans, livreurs... Dans cette situation parfois tendue, plusieurs personnes qui tentaient de se rendre au travail font part de leur désarroi.
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Sur les points de blocage, "des gens qui ne travaillent pas"?
"J'ai fait 600m en 40 minutes en passant par des petites départementales ridicules", déplore Quentin, artisan à Valet (Loire-Atlantique) près de Nantes, alors que des manifestants bloquaient des ronds-points. Même constat pour Karim, VTC à Rennes: "Je suis en train de travailler mais les manifestants bloquent et sont en train de brûler la rocade", alerte-t-il.
Tous deux évoquent des situations tendues. Karim d'abord, assure avoir été pris à partie: "Je viens de me faire agresser verbalement, ils sont une centaine, ce sont des étudiants, des 'baboss de Rennes', ils ne savent pas ce que c'est de travailler, ils ont papa et maman derrière".
Quentin, artisan, lui aussi évoque sur RMC "des gens qui ne travaillent pas, des retraités des jeunes", ajoutant avoir dû forcer un barrage: "Je leur ai dit de débloquer ou je poussais, ils n'ont pas voulu j'ai poussé, j'ai rayé mon camion".
"Ils sont en train de brûler la rocade de Rennes, on va encore payer avec nos impôts. Manifester c'est bien mais pas casser", souffle Samir.
"Quand j'ai vu la chaussée brûler je me suis dit que j'allais encore devoir rembourser"
Attendu sur le plateau des Grandes Gueules ce mercredi, Antoine Diers s'est également retrouvé bloqué dans le Nord, ne parvenant pas à prendre son train pour Paris: "J'avais anticipé mais même en partant plus tôt pour aller de Dunkerque à Lille et prendre un TGV, je me suis retrouvé bloqué à 6h du matin par un barrage de palettes enflammées, à 30 mètres de moi", raconte-t-il.
"On a réussi au bout de 30-40 minutes à se faufiler au milieu de la barricade en feu mais j'ai manqué mon train", poursuit-il sur RMC Story.
"Je comprends la colère mais quand j'ai vu la chaussée brûler je me suis dit que j'allais encore devoir rembourser", abonde Antoine Diers. "Rien ne va mais les revendications sur les 2 jours fériés, on s'en fout! Le pays est à l'agonie et les gens viennent pinailler, il faut aller bosser", ajoute Quentin.
Un mouvement détourné?
"Il se passe ce que l'on ne voulait pas", déplore Loïc, expert-comptable dans le Val-de-Marne et qui se présente comme l'un des instigateurs du mouvement 'Nicolas qui paie' sur les réseaux sociaux, l'un des mouvements qui a poussé pour cette journée de mobilisation. "On avait fait des communiqués de presse dès le mois d'août où l'on disait qu'on ne voulait pas entraver la circulation des gens et des biens".
"Notre mouvement est un ras-le-bol fiscal, d'une gabegie de non-exemplarité de notre classe politique", ajoute Loïc. "Pas de violence, pas d'agressivité, nous voulons des actions liées à la dépense et la consommation, visant les multinationales qui sont pus subventionnées que les petites entreprises", revendique-t-il.