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"Je travaille 15 heures par jour": l'appel à l'aide d'une éleveuse de chèvres surendettée

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Surendettée, Delphine Serreau, éleveuse de chèvres dans l'Indre, est venue à Paris pour demander de l'aide aux autorités. Après s'être garée devant l'Elysée, elle a été reçue au ministère de l'Agriculture. Sur le plateau des "Grandes Gueules", elle raconte le quotidien du surendettement qui touche les petits agriculteurs.

Éleveuse de chèvres dans l'Indre, Delphine Serreau tente de sauver son exploitation. Endettée, elle risque de devoir envoyer ses 80 chèvres à l'abattoir d'ici la fin de la semaine. Pour éviter ce drame, elle tente de mobiliser. Elle a ouvert une cagnotte Leetchi qui a déjà récolté 80.000 euros. Ce mercredi, elle s'est garée devant l'Elysée avant d'être reçue au ministère de l'Agriculture.

Sa situation actuelle est le résultat de retards de travaux additionnés à des retards administratifs. Dans la foulée, son associé quitte la ferme. Delphine Serreau se retrouve obligée de vendre son lait à une laiterie et ne peut pas produire de lait. "Je suis hors cadre familial, je suis en agriculture biologique et je suis une femme", ajoute-t-elle, estimant que ces conditions ne l'aident pas.

Une cagnotte Leetchi

Pour tenter d'éponger ses dettes, l'éleveuse de chèvres a mis en place une cagnotte participative disponible ici.

"Il n'y a que les petits qui souffrent"

Aujourd'hui, elle a besoin de 135.000 euros pour tenter de sauver son affaire et ses 80 chèvres. "Normalement, on a une aide au maintien à l'agriculture biologique, mais cette année, elle a été supprimée pour les personnes qui touchent moins de 4.000 euros", raconte-t-elle ce vendredi sur RMC et RMC Story. "Les agriculteurs qu'on voit sur les plateaux, ce ne sont pas les plus pauvres et ceux qui travaillent le plus", dénonce-t-elle.

"Les agriculteurs qui travaillent 70 heures par semaine, il n'en existe plus beaucoup. Les céréaliers, les viticulteurs, ils peuvent prendre des vacances", ajoute l'éleveuse de chèvres.

Il n'y a que les petits qui souffrent. Je ne prends pas de vacances, je travaille 15 heures par jour, c'est ma mère qui me fait les courses et à manger depuis quatre ans", raconte Delphine Serreau sur le plateau des Grandes Gueules.
Délphine Serreau face aux GG - 16/02
Délphine Serreau face aux GG - 16/02
23:42

La solidarité se met en place

Après sa rencontre fructueuse au ministère de l'Agriculture où elle assure avoir été écoutée, elle déplore les réponses apportées. "J'ai apprécié le discours et l'écoute active et bienveillante mais les acteurs dirigés vers moi, j'ai eu l'impression qu'ils sortaient déjà les parapluies en disant qu'ils m'avaient déjà aidée", raconte Delphine Serreau.

Heureusement, la solidarité se met en place. Par la cagnotte Leetchi déjà, mais aussi grâce aux Grandes Gueules. Pascal, ancien agriculteur et aujourd'hui bénévole au Samu national agricole, se dit prêt à aider Delphine Serreau. "On est prêt à négocier avec les banques, on a un avocat et un nutritionniste qui complètent notre aide. On fait des réunions, on ne juge pas et on permet de trouver des solutions", explique-t-il, prêt à apporter son aide à l'éleveuse de chèvres.

Une aide bienvenue et qui n'est pas la première. "J'ai même un avocat qui est venu me voir, prêt à m'aider sans me facturer d'honoraires, je trouve ça génial", raconte Delphine.

G.D.