"On est déjà à genoux": les larmes d'une salariée pro-grève mais coincée dans les blocages
Les blocages ont commencé très tôt sur les routes ce mardi 7 mars à l'occasion d'une nouvelle journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites. Marie, auditrice RMC de Lille, a ainsi passé une fin de nuit de galère sur les routes des Hauts-de-France.
Après avoir travaillé toute la nuit au sein d'une clinique d'urgences vétérinaires, elle s'est heurtée sur la route aux blocages de ronds-points organisés par des manifestants dans la région lilloise. Partie à 5h15, et alors que son trajet ne dure habituellement que 20 minutes, elle n'est arrivée chez elle qu'à 8h15, en larmes.
"Je n'ai jamais vu ça. Pourtant, ce n'est pas la première fois qu'il y a des grèves, ce n'est pas la première fois que je subis des grèves, mais là, honnêtement, je n'ai jamais vu ça. J'en pleurais", détaille-t-elle.
"Ce n'est pas que je ne suis pas du côté des grévistes, au contraire"
Pourtant, Marie, 32 ans se dit "concernée" par la réforme des retraites et se demande comment travailler jusqu'à 64 ans. Déjà opérée du canal carpien, mordue par des animaux, qui sont parfois lourds et qu'elle doit soulever, elle s'interroge sur l'avenir.
Mais elle n'est pas séduite par ce mode d'opération, les barrages qu'elle a croisés ne laissant passer des voitures que toutes les 15 minutes: "Ce n'est pas que je ne suis pas du côté des grévistes, au contraire", souligne-t-elle. "Le problème, c'est le blocage du pays, bloquer tout le monde comme ça...", souffle-t-elle.
"Nous, on est déjà à genoux", poursuit-elle. "Avec l'inflation, on fait comme on peut pour tenir notre foyer. Je comprends les revendications, mais moi je fais un service continu, je ne peux pas faire grève", explique-t-elle.
Interrogé sur le sort de Marie sur RMC-BFMTV, Manuel Bompard, député LFI, compatit, mais assume les blocages. "Je comprends que c'est douloureux, ça ne fait plaisir à personne. Aux grévistes non plus. Ils perdent des journées de salaire", répond-il.