"On met de l’énergie": les jeunes arrivent en force dans la rue, comme à Rennes

Mobilisation massive ce jeudi au 9e jour de mobilisation contre la réforme des retraites. 3.5 millions de manifestants selon la CGT, 1,089 million selon le ministère de l'Intérieur. Parmi les manifestants dans les rues, 500.000 jeunes selon l’UNEF, dont 150.000 à Paris. Aux étudiants, s’ajoutent des lycéens, alors que les épreuves de spécialité du bac viennent de s’achever. À Rennes, ils étaient très nombreux en tête de cortège et surtout extrêmement déterminés.
Un vrai baptême du feu pour Iris, 19 ans. Cette étudiante est venue gonfler les rangs des jeunes contre la réforme.
“Je pense qu’on est plus nombreux. Moi, c’est la première fois que je viens manifester ici à Rennes. Avant, je n’étais pas intéressée par la politique, mais les discussions entre amis ont eu un impact”, assure-t-elle.
Juste derrière, un groupe de six lycéens. Ils ont bloqué leur établissement ce jeudi matin. “On chante, on lance des slogans, on met de l’ambiance. On met de l’énergie”, explique l’un d’eux.
Première aussi pour Antonin, 15 ans, convaincu par les discussions avec son père, agent d’entretien pour les espaces verts. “Je le vois tous les jours revenir avec des maux de dos alors qu’il n’a que 54 ans. Reculer encore de deux ans l’âge de départ, je trouve ça ridicule”, appuie-t-il.
"La violence, dernier moyen de se faire entendre"
Des jeunes beaucoup plus nombreux, mais aussi plus déterminés voire violents. En fin de manifestation, à Rennes, il n’y avait plus que des étudiants qui faisaient face aux forces de l’ordre. Une violence justifiée pour Laura.
“Les personnes plus âgées n’ont peut-être pas envie de partir dans la violence, peut-être parce qu’ils ont plus de choses à perdre. Ce n’est pas forcément leur façon de faire. Après, je pense qu’il y a beaucoup de jeunes qui n’en peuvent plus et qui se disent que la violence est le dernier moyen de se faire entendre”, estime-t-elle.
Ils se sont mobilisés sur le tard, mais maintenant que la machine est lancée, “on ne s’arrêtera pas". "On n'attendra pas un jour de plus. Il faut continuer”, indique une autre étudiante.
Les jeunes Rennais se sont déjà donnés rendez-vous ce vendredi matin à 11h en centre-ville.