Expulsé de son logement à 69 ans, il risque la rue: "C’est criminel"
Pas de trêve hivernale pour protéger les locataires en difficulté, les pouvoirs publics en profitent donc pour multiplier les expulsions locatives. Entre 2013 et 2016... les expulsions ont fait un bond de 50% passant de 10.000 à 15.000 en trois ans, selon la Fondation Abbé Pierre.
Elles mettent toujours ces personnes dans de grandes difficultés, dans une période où les logements d'urgence sont surchargés. Et notamment, les personnes âgées, encore plus vulnérable. C’est le cas d’Hassen a 69 ans. Il a reçu un avis d'expulsion qui doit prendre effet ce mercredi matin.
"J’ai un logement où j’ai mes affaires, mes biens, mes souvenirs, mes papiers"
Il a 69 ans, il est retraité et diabétique et bientôt expulsé. Hassen va devoir quitter le logement qu'il occupe depuis 5 ans. La préfecture lui a appris par courrier. "C’est la rue. Je me retrouve à la rue. J’ai un logement où j’ai mes affaires, mes biens, mes souvenirs, mes papiers", explique-t-il.
La raison: un retard de paiement, parce qu'il était à l'hôpital, depuis remboursé. Sinon il a toujours été un bon payeur. Pour Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l'association Droit au Logement, l'expulser n'a pas de sens. "Il a tout payé. Il est à jour de ses loyers. Monsieur doit être laissé dans son logement, comme toutes les personnes âgées de plus en plus nombreuses. Les expulsions se font de manière massive et en silence".
Pour ces personnes vulnérables, la rue n'est pas une option possible à ses yeux. "On accélère leur fin de vie, tout simplement. C’est criminel de mettre des personnes âgées à la rue. L’espérance de vie c’est pas 15 ans, c’est quelques mois". L'association rappelle que près de 3 millions sont inoccupés en France.