"Des images qui vont rester à vie": le témoignage d'une famille israélienne évacuée

Israël a annoncé ce mardi avoir repris en partie le contrôle de sa frontière avec la bande de Gaza "mais des infiltrations peuvent encore arriver" a déclaré le porte-parole de l'armée. L'armée israélienne a ainsi assuré avoir tué "trois terroristes palestiniens" à Ashkelon.
L'Etat israélien a lui annoncé l'évacuation des zones frontalières avec la bande de Gaza. Pour des centaines de personnes évacuées, le gouvernement paie donc des chambres d’hôtel. C’est le cas de cette famille d’Ashkelon, relogée à Ashdod, à quelques kilomètres. Elle a perdu son appartement dans les bombardements.
Déborah fait bonne figure. Elle parle facilement et sourit devant ses cinq enfants, mais ses yeux disent l’épuisement.
“On est là sans être là. On nous a accepté cinq jours d’hôtel. Et dans cinq jours, on ne sait pas où on va être, où on va être logés”, indique-t-elle.
"On ne savait pas où aller"
Dans la nuit de samedi à dimanche, la famille est terrée depuis presque 24h dans un abri quand une explosion fait trembler, tout près. “Quand il est sorti, on a vu un nuage de fumée noire dans la maison. On ne savait pas où aller, quoi faire, parce qu’il y avait des terroristes dans les rues. L’État avait demandé à tout le monde de ne pas ouvrir les portes. On toquait chez les voisins, on avait peur de rester dehors avec cinq enfants. Et grâce à Dieu, il y a des voisins qui nous ont ouvert la porte”, sanglote-t-elle.
Sa fille Chira, 17 ans, serre les lèvres. “Ce sont des images qui vont rester toute la vie. C’est dur de rien faire, d’être toute la journée dans la chambre”, indique-t-elle.
“Si on est ballotté d’un hôtel à l’autre, mes enfants ne vont pas à l’école, on ne peut pas travailler… Ça veut dire qu’il n’y a pas d’argent qui rentre”, dénonce Déborah.
La vie en pause, en attendant la fin des combats. Le frère de Déborah, venu de France pour les soutenir, pourrait bientôt partir. Il s’est porté volontaire pour rejoindre l’armée israélienne.