Election américaine: prix "hallucinants", "miaou", tension… le carnet de campagne d’Apolline de Malherbe

L’inflation au cœur de la campagne présidentielle aux Etats-Unis
"La première chose qui m’a marquée, ce sont les prix. C’est vrai que c’est hallucinant. On a beaucoup parlé en France de la question de l’inflation, ces derniers mois, ces dernières années. Ça a été un des enjeux de la dernière présidentielle en France et ça l’est ici aussi. Et franchement, quand on arrive, on comprend pourquoi. Je vais vous donner trois exemples, pour que vous les compreniez mieux. D’abord, le taux de change: en gros, 1 dollar = 1 euro. Un café tout simple, à emporter, à l’américaine donc ce qu’on appelle du jus de chaussette ici, dans une tasse en plastique, ça m’a coûté 5,75 dollars. Ensuite, j’avais oublié de prendre du dentifrice donc je suis allée en acheter: 7,75 dollars. Et puis pour déjeuner, une soupe et un club sandwich, j’en ai eu pour 46 dollars. Donc c’est très, très cher. Tout le monde fait hyper gaffe à ce qu’il dépense. Et les gens ne parlent que de ça."
"Miaou", un signe de ralliement entre soutiens de Kamala Harris
"(Pays divisé) Même dans le restaurant, c’est assez frappant. Les gens parlent tout bas parce qu’ils ont un peu peur de savoir ce que pense le voisin, le serveur… Personne n’ose vraiment dire tout haut pour qui il vote, même si à New York, c’est globalement une ville démocrate. Ils font attention parce qu’ils se disent que tout peut s’enflammer. Ils ont même des petits signes de ralliement, notamment entre personnes qui votent Kamala Harris. C’est très étonnant, ils se font un petit ‘miaou’. Pourquoi? Parce qu’au début de la campagne, Donald Trump avait moqué ceux qui votaient Kamala Harris, et en l’occurrence celles, comme des femmes à chats, qui seraient solitaires, célibataires, et donc entourées de chats. Du coup, c’est devenu un petit cri de ralliement, ce ‘miaou’, entre les personnes qui votent Kamala Harris, presque pour se reconnaître et en faire quelque chose d’un peu ironiquement."
La crainte de violences après les résultats
"Plus globalement, on sent un pays assez inquiet, quel que soit le camp, des jours d’après. Pas seulement des résultats, mais de la manière dont ça va être perçu. Donald Trump n’a jamais reconnu sa défaite de 2020. Aucune preuve n’a été apportée de la moindre fraude ou du moindre dérèglement de ces élections. Il y a quelques jours, son colistier JD Vance, qui serait vice-président, a encore refusé de répondre à cette question et de reconnaître que Trump avait perdu en 2020. C’est vraiment un pays très tendu. Il y a déjà de nombreux recours qui ont été déposés dans un certain nombre de comtés pour dire qu’il y aurait des fraudes dans les votes anticipés. On s’attend à ce que la période entre mardi, le jour des résultats, et le 20 janvier, jour de l’investiture, soit une période extrêmement tendue. Chacun s’attend à ce que ça puisse dégénérer."