Guerre Israël-Hamas: otages, prisonniers, cessez-le-feu… ce que l’on sait sur le projet d’accord

Le Hamas aurait accepté un projet de cessez-le-feu à Gaza. C’est le Premier ministre du Qatar qui l’a annoncé ce mardi soir. Le projet d’accord avec Israël prévoit une pause dans les combats en échange de la libération d’otages.
On n’a pas les détails mais ce que l’on sait, c’est qu’une proposition a été faite au Hamas et que le mouvement palestinien a décidé d’y répondre favorablement. Il accepte le cadre général d’un accord sur les otages, même s’il fait quelques commentaires. Cette réponse favorable est transmise ce mercredi aux Israéliens par le ministre des Affaires étrangères américain, qui était au Qatar ce mardi et qui arrive à Tel-Aviv ce mercredi. Rien n’est encore fait, mais il y a peut-être une porte qui s’ouvre…
Les grandes lignes de cet accord ont été négociées à Paris. Il y a une dizaine de jours, les Israéliens, les Egyptiens et les Qataris se sont discrètement retrouvés à Paris pour une réunion animée par le directeur de la CIA, Williams Burns. C’est le patron de l'espionnage américain mais c’est surtout un diplomate chevronné qui parle l’arabe, le français et le russe, en plus de l’anglais, qui s’occupe du Moyen-Orient depuis plus de 35 ans et qui a dirigé une fondation consacrée à la paix.
Le plan qu'il a ébauché à Paris prévoit plusieurs étapes. D'après le Wall Street Journal, une première phase impliquerait la libération d’enfants et d’une dizaine de femmes civiles, en échange d’une pause significative dans les combats et d’une augmentation substantielle de l’aide humanitaire à Gaza. La deuxième phase verrait la libération d’environ 40 otages, des personnes âgées et des blessés, ainsi que de femme soldates. Enfin, la dernière phase concernerait les hommes soldats, puis les corps des otages morts à Gaza.
Le New York Times évoque lui un plan en deux temps. Un mois de trêve contre les femmes et les personnes âgées. Puis encore un mois sans combat en échange des derniers otages, les hommes et les militaires. On parle bien en tous cas, si le processus devait aller jusqu’au bout, de la libération de tous les otages enlevés le 7 octobre. Il en resterait aujourd’hui une centaine, vivants, et une trentaine de morts.
Le Hamas veut tous ses prisonniers et dix ans de trêve
Que demande le Hamas en échange? La libération des prisonniers palestiniens détenus en Israël. Lors de la première trêve, Israël avait libéré trois Palestiniens pour un otage. Cette fois, le Hamas demande beaucoup plus, 100 prisonniers pour un otage. Ce qui veut dire, en réalité, la totalité des prisonniers palestiniens y compris ceux condamnés pour les crimes les plus graves, y compris ceux qui ont été arrêtés pendant les massacres du 7 octobre. Cela peut paraître fou, mais il y a au sein du cabinet de guerre israélien des voix importantes qui seraient d'accord. Il y a bien sûr aussi des membres de la coalition de droite et d'extrême droite qui refusent cet élargissement à tous les prisonniers.
Le Hamas exige aussi un cessez-le-feu. Et pas une courte pause, plutôt la fin de la guerre. Les dirigeants de Gaza, toujours d'après le Wall Street Journal, ont demandé un cessez-le-feu de dix ans. Et la garantie pour eux de rester au pouvoir, ainsi que le départ très rapide de tous les soldats israéliens. Tout cela, c'étaient les exigences au début des négociations. Depuis, des compromis ont été trouvés, mais le Premier ministre israélien répète en permanence qu’un cessez-le-feu définitif est hors de question.
Les Américains veulent un accord et ils mettent tout leur poids dans la balance. Il essaie de faire aboutir ce que l'on appelle la "doctrine Biden". C'est-à-dire d’abord un cessez-le-feu, le plus long possible, mais dans le même temps, l’ouverture de négociations de paix.
Ils voudraient tout de suite passer à l'étape d'après: négocier le reconstruction de Gaza et la gouvernance de Gaza par une autorité palestinienne réformée. Et au-delà, la reconnaissance d'Israël par les pays arabes, y compris l'Arabie saoudite, en échange d’un engagement d’Israël à permettre l’existence d’un Etat palestinien. Il y a donc des gens aujourd’hui qui croient que le cauchemar actuel pourrait déboucher sur la paix.