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Présidentielle américaine 2024: Kamala Harris choisit Tim Walz pour être son vice-président

Le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, accueille la vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, à son arrivée à l'aéroport international de Minneapolis-St. Paul à Saint Paul, Minnesota, le 14 mars 2024.

Le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, accueille la vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, à son arrivée à l'aéroport international de Minneapolis-St. Paul à Saint Paul, Minnesota, le 14 mars 2024. - STEPHEN MATUREN / AFP

L'actuelle vice-présidente des États-Unis et candidate démocrate pour la prochaine élection présidentielle, Kamala Harris, a choisi le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, comme colistier et, en cas de victoire, vice-président. Pour lui, il s'agit là de "l'honneur d'une vie".

Kamala Harris a choisi Tim Walz comme colistier dans la course à la Maison-Blanche, d'après plusieurs médias américains, en particulier CNN, relayés par les différentes agences de presse dans le monde, ce mardi 6 août 2024. La vice-présidente se tourne donc vers un gouverneur blanc venu du "Midwest" dans sa campagne face à Donald Trump.

Pas franchement connu en dehors des frontières de l'État du Minnesota dont il est le gouverneur, Tim Walz, 60 ans, a un parcours atypique, ayant été professeur de géographie et coach de football américain. Cette nomination vient le consacrer. À seulement trois mois de l'élection, le fameux "ticket" désormais formé par la vice-présidente et lui a peu de temps pour se faire connaître et convaincre les électeurs.

"C'est l'honneur d'une vie de rejoindre Kamala Harris dans sa campagne. Je vais tout donner", a assuré Tim Walz dans un message sur X, ajoutant avec enthousiasme que cela lui rappelait "un peu le premier jour d'école".

Progressiste ou "dangereux gauchiste"

Choisi par Kamala Harris pour la seconder, Tim Walz est réputé pour avoir pris des mesures considérées comme progressistes depuis son accession en 2019 au poste de gouverneur de cet État du "Midwest", région clé pour novembre. Le politicien s'est illustré ces dernières semaines par ses petites piques répétées à l'encontre de Donald Trump et de son entourage, qu'il n'a cessé d'égratiner. "Nous n'avons pas peur des mecs bizarres", a lancé cet élu au débit rapide lors d'une réunion de campagne.

"Croyez en mon expérience d'enseignant, les brutes n'ont aucune puissance."

Le camp Trump a d'ailleurs réagi dans la foulée ce mardi au choix de la candidate démocrate. "Tout comme Kamala Harris, Tim Walz est un dangereux gauchiste extrémiste, et le rêve de Harris et Walz" de transformer les États-Unis à l'image de la Californie, représente "le cauchemar de tout Américain", a déclaré dans un communiqué Karoline Leavitt, porte-parole de l'équipe de campagne de l'ex-président républicain.

"Prêts à gagner"

Kamala Harris et Tim Walz sont "prêts à gagner", a ensuite proclamé le site de campagne de la démocrate ce mardi, elle-même se disant "fière" d'avoir choisi le gouverneur pour défendre sa candidature, officialisant ainsi son choix. "En tant que gouverneur, entraîneur, enseignant et vétéran, il a défendu les intérêts des familles de travailleurs comme la sienne", a-t-elle écrit sur X.

Il doit lui permettre de séduire un électorat plus large que celui penchant déjà pour elle et l'aider à compenser ses points faibles. La vice-présidente n'a eu que deux semaines pour faire son choix, alors que ce processus de sélection prend en général des mois, après le coup de tonnerre du retrait de candidature de Joe Biden le 21 juillet.

L'actuel président américain a d'ailleurs souligné que sa successeure a pris une "excellente décision" en choisissant le gouverneur. Le duo "sera une voix puissante pour les travailleurs et la classe moyenne américaine", a-t-il déclaré sur X. "Ils seront les plus ardents défenseurs de nos libertés individuelles et de notre démocratie", selon lui.

Du suspense

Celui qui deviendrait le vice-président de Kamala Harris si cette dernière était élue le 5 novembre face à Donald Trump devrait être présent pour un premier meeting en tandem mardi soir à Philadelphie, en Pennsylvanie. C'est l'un des États clés ayant porté Joe Biden à la Maison-Blanche en 2020 et que les démocrates devront à nouveau conquérir. Ils enchaîneront ensuite avec plusieurs autres États pivots d'ici samedi pour une tournée qui doit donner le ton de leur entente et de leur complémentarité.

Depuis deux semaines, Kamala Harris a rattrapé le retard qu'accusait Joe Biden sur Donald Trump dans les intentions de vote et a vu s'envoler les montants récoltés pour sa campagne, marquant des débuts sans fausse note - mais dont il lui faudra réussir à maintenir la bonne dynamique durant les trois prochains mois.

Le suspense sur le choix de son colistier aura duré jusqu'au bout. La liste des principaux prétendants comportait plusieurs autres hommes blancs, notamment Josh Shapiro, gouverneur de Pennsylvanie, et Mark Kelly, ancien astronaute devenu sénateur de l'Arizona.

Polémiques pour le colistier des républicains

Mi-juillet, quelques jours après avoir été victime d'une tentative d'assassinat en Pennsylvanie, Donald Trump avait choisi comme colistier J.D. Vance, sénateur de 40 ans de l'Ohio, un autre État industriel du "Midwest". Mais ce dernier a enchaîné les polémiques, se révélant pour l'heure être davantage une épine dans le pied qu'un atout.

Ces prochains jours, J.D. Vance doit se rendre dans certains des mêmes États que le duo démocrate, pour porter la parole trumpiste, qui accuse notamment Kamala Harris d'être responsable de la crise migratoire.

"Dans quel genre de pays voulons-nous vivre?"

L'ex-président Donald Trump, qui a récemment accusé son adversaire - née d'un père jamaïcain et d'une mère indienne - d'être "devenue noire" par calcul politique, lui a en outre imputé lundi la responsabilité des déboires des marchés boursiers américains, qui sont au bord de la panique.

La candidate démocrate, qui fait notamment campagne sur la protection du droit à l'avortement, pointe régulièrement les outrances trumpistes et résume l'élection à une question: "Dans quel genre de pays voulons-nous vivre? Un pays de liberté, de compassion et d'État de droit, ou un pays de chaos, de peur et de haine?"

Maxime Ponsot avec AFP