"Violences massives", "omerta": ce que contient le rapport sur les violences sexuelles dans la culture

Des conclusions très attendues dévoilées ce mercredi. Celles de la commission d'enquête de l'Assemblée sur les violences sexuelles dans la culture, créée à l'appel de l'actrice Judith Godrèche. Les députés dressent un bilan accablant du monde de la culture que ce soit cinéma, théâtre, audiovisuel, mode, publicité… Des milieux gangrénés par les violences sexistes et sexuelles.
Alors pour "assainir" le milieu et "sécuriser" ses acteurs et actrices, la commission d'enquête dresse une longue liste de 86 recommandations après six mois d'enquête, 350 professionnels auditionnés et des centaines de témoignages récoltés. "Nul ne pourra plus dire qu'il ne savait pas", conclut le rapport. "Violences massives", "omerta", "le mythe de la culture comme grande famille", ne doit plus exister indique le rapport.
Et son impunité non plus. Pour y parvenir, la Commission propose notamment l'interdiction de la représentation sexualisée des mineurs à l'écran, la présence d’un représentant légal sur les tournages. Un encadrement minutieux des castings, des scènes d'intimité ou encore un droit de regard sur le montage final.
Une proposition de loi attendue
"Les recommandations sont globalement très bonnes", reconnaît Violaine de Filippis Abate, avocate au barreau de Paris. “On peut se réjouir que ce rapport mentionne une obligation de faire des actes d'investigation après chaque dépôt de plainte... Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui et qui semble quand même évident”, estime-t-elle.
Mais ces recommandations sont-elles suffisantes? "J'en doute" répond Sophie Lainé Diodovic, directrice de casting auditionnée par la Commission.
"C'est un petit monde, on est très dépendants les uns des autres pour travailler. On a peur d'accuser quelqu'un. Je ne sais pas si les recommandations suffiront à rassurer", pointe-t-elle.
"Le travail ne fait que commencer", rappelle-t-elle. "Nous attendons désormais une proposition de loi".