RMC
Politique

Dijon: des mannequins à l'effigie de Borne, Macron, Véran et Dussopt brûlés lors d'une manifestation

placeholder video
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a déploré l'incendie de mannequins à l'effigie d'Emmanuel Macron, Elisabeth Borne, Olivier Dussopt et Olivier Véran jeudi à Dijon dans le cadre de la contestation contre la réforme des retraites. Après l'utilisation par le gouvernement du 49.3 pour passer en force, Gérald Darmanin a enjoint les préfets à protéger les parlementaires de la majorité.

Des manifestations spontanées ont éclaté un peu partout en France après l'annonce par Elisabeth Borne de l'utilisation du 49.3 pour faire passer sans vote la réforme des retraites. Ces rassemblements ont été émaillés d'incidents. À Dijon, des mannequins à l'effigie de la Première minitre Elisabeth Borne, du président de la République Emmanuel Macorn, du ministre du Travail Olivier Dussopt et du porte-parole du gouvernement Olivier Véran, ont été brûlé place de la République lors d'une manifestation à l'appel de l'intersyndicale qui a réuni 700 personnes.

Sur une vidéo diffusée par Le Bien Public, on y voit les quatre mannequins couchés côte à côte devant des manifestants arborant des banderoles et des drapeaux de la CGT et de FO. Dans la foulée, un homme asperge les effigies à l'aide d'un liquide inflammable avant que quelqu'un n'y mette le feu.

"Vous me faites pitié à vous indigner"

Ce vendredi, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a évoqué ces "effigies brûlées". "Les places des églises et des villages, ne sont pas des ZAD", a-t-il assuré sur RTL, ajoutant que le gouvernement "ne laissera pas faire (...) des manifestations spontanées et le n'importe quoi à tout moment".

"Ces violences physiques et sur les réseaux sociaux sont insupportables", abonde sur le plateau des "Grandes Gueules" l'ancien ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari. "On peut critiquer, contester, avoir des propos agressifs pour défendre des positions mais tout ce qui est symboliquement du ressort de la mort, de l'humiliation est à condamner", ajoute-t-il. "Même son de cloche pour Joëlle Dago-Serry: "J'ai toujours peur que ces choses-là se traduisent dans la réalité.

"Vous me faites pité à vous indigner, ils n'ont pas cramé les vrais, ils ont cramé des mannequins", tacle de son côté le syndicaliste Bruno Poncet. "Cela fait longtemps que c'est comme ça, c'est une caricature. Avant on pouvait parler à son député, mais plus maintenant à force de mépriser les gens", estime le cheminot.

Sécurité renforcée pour les parlementaires de la majorité

"J'ai été député au moment des 'gilets jaunes', les députés ne sont pas tous hors-sol, on peut parler aux gens", lui rétorque Jean-Baptiste Djebbari, député de Haute-Vienne de 2017 à 2019 avant son arrivée au gouvernement. "On peut exercer le rapport de force politique tout en manifestant calmement", ajoute-t-il.

Face à la gronde, la patronne des députés Renaissance Aurore Bergé en appelle au ministre de l'Intérieur. L'élue demande à Gérald Darmanin de "mobiliser les services de l'Etat pour la protection des parlementaires", de la majorité. Dans la foulée, Gérald Darmanin a adressé un télégramme à tous les préfets leur demandant toute leur "vigilance" et "entière mobilisation pour garantir la sécurité de l'ensemble des élus de notre République".

G.D.