RMC
Police-Justice

"C'était l'apocalypse": des habitants des quartiers confrontés aux violences témoignent

placeholder video
Après les violences qui ont éclaté un peu partout en France, des habitants des quartiers touchés témoignent sur RMC d'une nuit particulièrement agitée.

Des émeutes ont éclaté un peu partout en France. Des poubelles et des voitures ont été incendiées, des magasins ont été pillés et les forces de l'ordre ont été visées par des tirs de feux d'artifice, après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier après un refus d'obtempérer.

"Je n'ai jamais vu ça, c'était des scènes de guerre, c'était l'apocalypse", raconte ce mercredi sur RMC Patrick, qui habite depuis 10 ans à Roubaix. Il évoque des barricades, des poubelles et des véhicules incendiés, ainsi que des "tirs de mortiers à profusion", des violences qui ne se sont calmées qu'aux alentours de 4h du matin.

Même son de cloche pour Mourad, responsable associatif à Asnières-sur-Seine, près de Nanterre, et qui fait le lien entre la mairie et les jeunes des quartiers: "J'ai passé une nuit sur le terrain très difficile. C'est du jamais-vu. J'ai vu de la violence, des pillages, des gens avec des disqueuses venus découper des distributeurs de billets. Ils voulaient sortir avec des armes, on les a calmés", raconte-t-il.

"Le pays est à feu et à sang et Emmanuel Macron se permet d'aller voir le concert d'Elton John"

"Je voudrais remercier les policiers qui ne sont pas intervenus directement et se sont mis en retrait, sinon il y aurait eu des morts", ajoute Mourad, alors que les forces de l'ordre ont reçu pour consigne d'éviter les affrontements directs. Il estime que par rapport aux émeutes de 2005, la violence est décuplée par les réseaux sociaux.

Mohamed, chauffeur VTC qui habite à la cité Pablo Picasso de Nanterre depuis toujours, assure sur le plateau des "Grandes Gueules" ne pas avoir pu rentrer chez lui: "Toutes les rues étaient bloquées par des incendies et des feux de poubelles. Tous les policiers étaient dans leurs camions et ne bougeaient pas".

"Il faudrait apaiser les choses, il faut un appel au calme, il y a des gens qui travaillent et qui ne peuvent plus bosser parce que leur voiture est cramée", déplore Mohamed, s'étonnant que pendant que des violences d'ampleur ont lieu, le couple Macron se rende à un concert: "Le pays est à feu et à sang et lui se permet d'aller voir le concert d'Elton John!".

Cet apaisement, Nicolas, policier de la brigade anti-criminalité (BAC), se demande d'où il pourrait venir: "Il n'y a personne qui appelle au calme, le président de la République bafoue la présomption d'innocence et va remettre de l'huile sur le feu, ça ne peut pas s'apaiser, on ne sait pas quand et comment ça va s'apaiser", s'inquiète-t-il.

G.D.