"Difficile de ne pas s’assimiler à de la chair à canon": un CRS engagé le 1er-Mai témoigne pour RMC

Près de 800.000 personnes ont défilé dans toute la France lundi, selon les autorités. Si la majorité des manifestants étaient pacifiques, plusieurs centaines de black blocs étaient présents.
Dans plusieurs villes, comme Lyon, Paris ou Nantes, il y a eu de nombreuses dégradations. Les forces de l'ordre ont largement été prises pour cible: 406 policiers et gendarmes ont été blessés dans tout le pays ce 1er-Mai, dont 259 à Paris, a annoncé Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur.
"On a été pris sous le feu, sous des tirs nourris de projectiles divers et variés, des bouteilles, des pavés, même des boules de pétanque", témoigne au micro de RMC un CRS, délégué syndical Alliance, présent place de la Nation.
L'impression d'être bloqués
Il décrit la scène: "Vous avez les collègues à côté qui ont les casques qui bougent dans tous les sens parce que les pavés les touchent, le bruit des impacts, sur les boucliers, sur les jambières, sur les protections hautes, c'est vraiment impressionnant."
"On est pris dans un espèce d'effet tunnel. Ça tombe et à un moment vous savez que vous allez être impactés. On avait l’impression d’être totalement bloqués et ça a duré presque 4h", ajoute-t-il, sous couvert d'anonymat.
Il fait partie de ceux qui ont été blessés. Il a reçu un pavé sur la cuisse gauche et est arrêté pendant trois jours. Il est loin d'être le seul dans sa compagnie.
"De la chair à canon"
"Nous étions 65 engagés et on a eu à déplorer 33 contusionnés. Un blessé a été transporté à l'hôpital et nous sommes une dizaine en arrêt maladie. Ça fait environ la moitié de nos effectifs qui a été blessée", précise-t-il.
Pour lui, "difficile de ne pas s’assimiler à de la chair à canon. J’ai 24 ans d’expérience j'ai dû voir ça trois fois dans ma vie, pas plus".