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"Quand on voit l'état des animaux là-bas...": la colère des agriculteurs après la validation du Mercosur

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La Commission européenne a validé l'accord commercial du Mercosur au grand dam des agriculteurs français. Cyril, éleveur de bovins et producteur d'oeufs, va ainsi bientôt se retrouver en concurrence avec des agriculteurs de l'autre bout du monde qui n'obéissent pas aux mêmes normes que lui. Il témoigne sur RMC.

La Commission européenne a validé mercredi l'accord commercial avec les pays latino-américains du Mercosur. Cette nouvelle étape signifie que cet accord, négocié depuis des années, pourrait entrer en vigueur prochainement. Pour cela, il faut que les 27 l'acceptent, ce que la Commission appelle à faire.

Mais pour cela, il faudra convaincre les agriculteurs français en tête de la fronde contre l'accord malgré la promesse de garanties "robustes" par la Commission européenne.

Ce jeudi sur RMC, la Coordination rurale, le deuxième syndicat agricole, dénonce une "trahison programmée": "Ça ne va pas arranger le lien de confiance qu’avaient les agriculteurs avec leur gouvernement", prévient Christian Convers le secrétaire général du syndicat.

De son côté, l'agriculteur des Grandes Gueules Didier Giraud fustige un "dossier politique": "Les macronistes à Bruxelles sont contre, mais ils sont tout seul".

Accord UE-Mercosur : Macron va-t-il l'appliquer ? - 04/09
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"C'est la cata"

Producteur d'oeufs et de bovins dans la Loire, Cyril juge que le Mercosur, "c'est la cata": "On a des contrôles de salmonelle avec des règles strictement françaises que l'Europe n'a pas. Avec ça, je vais être obligé d'abattre mes poules, ça va me coûter 40.000 euros et après on va importer des oeufs d'Amérique du sud".

"Je suis allé au Mexique et en Equateur (deux pays d'Amérique latine qui ne font pas partie du Mercosur ndlr), quand on voit l'état des animaux il y a de quoi se poser des questions", alerte l'agriculteur.

Cet accord doit permettre à l'Union européenne d'exporter davantage de voitures, de machines, de vins et de spiritueux en Argentine, au Brésil, en Uruguay et au Paraguay. Il permettrait aux exportateurs européens d'économiser plus de 4 milliards d'euros de droits de douane par an en Amérique latine, dans une zone de libre-échange rassemblant 700 millions de consommateurs de part et d'autre de l'Atlantique.

En retour, il faciliterait l'entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains, au risque de fragiliser certaines filières agricoles européennes.

G.D. avec AFP