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Faits divers

Des employés escortés à cause des consommateurs de crack à Paris: "On fait très attention, on trace"

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Dans le nord de Paris, des employés sont escortés par des vigiles en raison de l'insécurité qui règne alors que les lieux sont squattés par des consommateurs de crack qui agressent les passants.

Dans le nord de Paris, dans le quartier Rosa Parks, les travailleurs du quartier du Millénaire sont désormais escortés chaque jour par des agents de sécurité pour leurs trajets entre leur lieu de travail et la gare RER. Une vingtaine de vigiles quadrillent la zone de 7h30 à 22h.

Car l'endroit est squatté par des toxicomanes consommateurs de crack qui agressent les passants. A tel point que certaines entreprises dont BNP Paribas n'ont pas trouvé d'autre solution que d'engager des vigiles.

En bas des bureaux de la banque, la "forêt linéaire nord", un espace vert qui devait initialement offrir un lieu de détente pour les salariés et les riverains, est fermé au public par une chaîne. Un obstacle qui n'empêche pas les toxicomanes d'escalader la grille pour aller acheter une dose et consommer à l'abri des regards. Ils errent ensuite sur la passerelle qui mène au RER.

Apolline Matin du 7 novembre - 8h/9h
Apolline Matin du 7 novembre - 8h/9h
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"J'ai eu peur de me prendre un coup"

C'est le chemin qu'emprunte tous les jours Amina, une employée de la banque: "On fait très attention, on n'est pas rassuré, on trace". Sauf que marcher vite ne change rien: "Il y en a un qui m'a suivi jusqu'à la boulangerie, s'est caché derrière moi en criant 'je veux quelque chose à manger'. Il est devenu agressif et j'ai eu peur de me prendre un coup". Et ce genre d'agression est quotidienne selon Ottman; un salarié: "Un collègue qui sortait du travail a été menacé par un crackhead avec un couteau".

Une carte du secteur identifiant les zones à risques a été envoyée aux employés et des agents de sécurité sont postés tous les 50 mètres, escortant ceux qui le souhaitent. "Tout à l'heure, quand on est rentré pour déjeuner, il y avait cinq personnes qui se tapaient dessus", raconte Cécile, qui souhaiterait se passer de ses agents de sécurité. Mais ils sont devenus indispensables: "J'aimerais bien mais on ne peut plus".

La direction de la BNP conseille même à ses salariés de rentrer chez eux avant 17h, quitte à terminer leur journée en télétravail.

Romain Poisot (avec G.D.)