Cimenterie Lafarge: la totalité des gardes à vues levées après l'action menée contre la cimenterie marseillaise

Une bétonneuse du groupe français Lafarge (illustration). - FRANCK FIFE / AFP
Toutes les gardes à vues dans l'enquête sur une action "soutenue" par le collectif, dissous mercredi, des Soulèvements de la terre (SLT) en décembre dernier contre la cimenterie Lafarge de Bouc-Bel-Air, près de Marseille, ont été levées, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
Au total, 17 personnes avaient été placées en garde à vue, notamment dans les régions de Nantes et de Marseille, et toutes ont été relâchées sans poursuites, a indiqué Jean-Luc Blanchon, procureur de la République d'Aix-en-Provence. Deux seront convoquées ultérieurement devant un juge d'instruction, a-t-il précisé.
Lafarge ciblée comme "gros pollueur"
Huit gardes à vue avaient déjà été levées jeudi matin, suite aux interpellations, qui avaient notamment visé des personnes installées dans l'ancienne ZAD de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), où le collectif des soulèvements de la terre (SLT) s'était constitué en janvier 2021.
Les personnes interpellées étaient soupçonnées de "dégradation en bande organisée par moyen dangereux", "dégradation en réunion" et "association de malfaiteurs", suite à une action menée en décembre 2022 à Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône) contre une cimenterie Lafarge, entreprise visée comme un "gros pollueur".
Parmi elles figuraient notamment un militant de EELV employé à la ville de Marseille, dont le parti écologiste avait dénoncé l'interpellation, et un photojournaliste qui effectuait un travail documentaire au long cours sur le collectif SLT.
Une première vague d'une quinzaine d'interpellations et de gardes à vue avait eu lieu début juin dans le cadre de l'enquête sur l'action menée contre cette cimenterie, et s'était déjà terminée par des remises en liberté sans poursuites.
Soutien du collectif des Soulèvements de la Terre
Le samedi 11 décembre 2022, plusieurs dizaines d'activistes vêtus de combinaisons blanches à capuche avaient pris pour cible cette cimenterie du groupe Lafarge, y occasionnant d'importants dégâts.
Dans une vidéo de l'opération, postée sur plusieurs sites, on voyait des membres du groupe s'en prendre à une caméra de surveillance à coups de marteau ou à un tuyau à coups de hachette et ce qui semblait être des débuts d'incendies dans des camions stationnés.
Après l'intervention de ces activistes, les Soulèvements de la terre avaient apporté leur soutien à l'action "contre le géant écocidaire du béton" sans pour autant la revendiquer.
Le gouvernement a dissous SLT mercredi en Conseil des ministres, en reprochant au collectif d'"appeler" et de "participer" à des violences, une décision aussitôt contestée devant le Conseil d'Etat par le groupement écologiste.