"Nous étions menacées": à Marseille, elle doit quitter son appartement à cause des dealers

A Marseille, une mère qui s'occupe seule de sa petite fille de 5 ans a dû quitter son appartement dans le quartier de la Belle-de-Mai. La raison: un point de deal s'est installé en bas de son immeuble. Face aux intimidations des dealers, elle est partie de ce logement dont elle est propriétaire puis deux ans pour trouver une location, et paye donc le crédit de 300 euros par mois plus le loyer de 700 euros par mois. Depuis, son ancien appartement est régulièrement squatté. Elle a déposé plainte à de multiples reprises.
"J’ai dû partir parce que moi et une voisine, nous étions menacées, explique Cécilia dans Apolline Matin ce lundi sur RMC et RMC Story. C’étaient des intimidations. Il y a eu une bombe de peinture sur la porte. Ma voisine a eu un problème (séquestrée, ndlr). Je suis allée voir le Centre d'information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) qui m’a dit que je ne pouvais pas rester là."
Professeure de français, maman solo, elle déplore "l’abandon des pouvoirs publics". "Etant majoritairement seule avec ma fille, on est plus soumises à la précarité, à trouver un appartement dans un quartier populaire. Il y a une question systémique. Et les profs ne sont pas extrêmement bien payés. Derrière, ça engendre des arrêts de travail et du coup un salaire moindre. L’abandon des pouvoirs publics sur ces questions-là entraine une paupérisation individuelle et des situations problématiques."
"Je ne pense pas y retourner vivre"
Si l’appartement n’est pas occupé en ce moment, Cécilia ne veut pas s’y réinstaller. "Le plafond s’effondre. J’avais l’intention de prêter l’appartement mais on m’a expliqué que ce n’était pas possible. Je ne pense pas y retourner vivre. C’est dommage, parce que c’est un quartier qui a beaucoup de charme, des habitants qui sont plutôt dans une solidarité. S’il y a du trafic, c’est aussi parce que les immeubles sont mal entretenus, parce que les gens manquent de moyens, parce qu’il y a des propriétaires peu scrupuleux qui louent alors que ce n’est pas aux normes…"
Rudy Manna, porte-parole du syndicat de police Alliance, renvoie vers le traitement judiciaire du trafic de drogue. "La police, on fait du mieux que nous pouvons, assure-t-il. Malheureusement, on ne peut pas répondre tous les maux de la société. Ce quartier est gangréné par le trafic de stupéfiant, mais on est présent très régulièrement. Il y a un point de deal à proximité qui a été démantelée en avril dernier, on a saisi plus de 15 kg de drogue. On agit sur la voie publique. Ensuite, ça ne nous regarde plus."