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Narcotrafic à Marseille: "On a reçu des menaces de mort sur des tournages de films"

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Les guerres de clans - sur fond de narcotrafic - ravagent Marseille depuis de nombreuses années. Fusillades et victimes collatérales n'en finissent pas. Le monde du cinéma est aussi perturbé par ces mafias, avec intimidations et menaces de mort sur les lieux de tournage, témoigne un auditeur RMC qui a collaboré dans le milieu.

Les récents homicides à Marseille, sur fond de narcotrafic, remettent en lumière les guerre de clans dans la cité phocéenne et la question de leur répression. Si les forces de l'ordre réclament régulièrement davantage de moyens, c'est parce que, notamment, le trafic semble se cacher de moins en moins, comme des règlements de comptes avec des fusillades en plein jour, souvent sous les yeux impuissants des habitants. Et avec des conséquences parfois dramatiques, comme des victimes collatérales atteintes par des balles perdues.

Le pouvoir des trafiquants ne semble pas s'arrêter là, selon le témoignage de Marco, auditeur des Grandes Gueules sur RMC. Lui qui a travaillé dans le milieu du cinéma près de 20 ans relate notamment d'importantes pressions exercées par ces gangs - dont la DZ Mafia - sur les lieux de tournages.

DZ Mafia : la vidéo lunaire du narcogang marseillais - 10/10
DZ Mafia : la vidéo lunaire du narcogang marseillais - 10/10
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"Boules de pétanques, techniciens blessés..."

"Il fallait surveiller certains lieux de tournages 24 heures à l'avance, pour que personne ne se gare ou qu'on puisse monter la décoration, etc", explique-t-il. "Parfois, on recrutait des personnes pour la sécurité issues de certaines sociétés marseillaises. Mais des gens de quartiers venaient aussi et nous disaient: 'Si vous n'embauchez pas des jeunes de notre quartier, on va nuire à votre tournage, brûler vos camions..."

Marco l'affirme: certains sont déjà passés à l'acte. Il se remémore notamment des "fuminèges, des feux d'artifices" ou plus grave, "des techniciens blessés" et des "menaces de morts" mais aussi des "tirs pas loin du plateau".

"Si on fait appel à eux, c'est que la police ne pouvait rien faire", résume Marco, auditeur des GG sur RMC.

Si les trafiquants cherchent à s'imposer pour la sécurité des tournages dans le monde du cinéma à Marseille, moins suprenant, ils s'imposent également pour ce qui est question de consommation de stupéfiants. "Si les techiciens cherchaient à fumer du cannabis, il fallait absolument passer par telle mafia, sinon on avait des pressions," toujours selon le récit de Marco.

Selon cet auditeur, la police ne pouvait pas faire grand-chose à ces pressions. "Elle était là mais dès qu'elle partait..." Il raconte notamment avoir travaillé sur le tournage du film Le transporteur 3, sorti en 2008. "Le police ne pouvait rien faire, on se prenait des boules de pétanques."

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
Expliquez-nous par Matthieu Belliard : DZ Mafia, Blacks... les clans de la drogue à Marseille - 08/10
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"La même chose à Paris"

Lui qui affirme avoir travaillé aussi avec Luc Besson, sur le tournage de Taxi, regrette que les médias "tapent" sur Marseille davantage que sur Paris, selon lui. "J'ai fait aussi des tournages à Paris et en banlieue parisienne, c'était la même chose", assure-t-il, avant d'ajouter que les productions étrangères qui tournent en France sont les premières à payer.

LM