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Plaignantes pas prévenues, téléphone grave danger: ce que l'on sait de la fuite d'un policier condamné pour viols

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Après la fuite de garde à vue d'un policier déjà condamné en première instance à 10 ans de prison pour viols, agressions sexuelles et violences, l'avocate d'une partie civile déplore l'inaction de la justice, qui n'a pas prévenu les victimes.

Un policier soupçonné de violences conjugales et déjà condamné à 10 ans de prison pour viols, agressions sexuelles et violences, est en fuite après s'être évadé pendant sa garde à vue dans l'Essonne. Ce policier de 45 ans, condamné le 12 septembre dernier à 10 ans de prison en première instance pour viols, agressions sexuelles et violences, était en liberté conditionnelle en attente de son procès en appel.

Visé par une nouvelle plainte pour violences conjugales le 3 mars dernier, il était en garde à vue lorsqu'il a profité d'une visite à l'hôpital pour s'enfuir.

"La justice qui doit se mettre en protection ne le fait pas"

Et personne n'a prévenu ses ex-compagnes, ni la plaignante, déplore Yolaine Bancarel, avocate d'une partie civile. "La justice qui doit se mettre en protection ne le fait pas. La difficulté est là parce qu'aujourd'hui, j'ai une cliente en très grande souffrance, une cliente excessivement anxieuse et angoissée", assure-t-elle à RMC.

"Si on avait été alertée en amont, on aurait peut-être pu mettre un certain nombre de process pour la protéger", poursuit l'avocate.

Un téléphone grave danger pour les plaignantes

D'après nos informations, le parquet d'Evry a proposé d'équiper depuis les plaignantes d'un téléphone grave danger. Quant au policier en fuite, s'il est arrêté, il retournera en prison.

Selon l'hebdomadaire Politis, les ex-compagnes du policier affirment qu'il utilisait un couteau ou son arme de fonction pour les intimider. Placé en détention en septembre à l'issue de son premier procès, il avait été remis en liberté sous contrôle judiciaire le 10 novembre dernier.

Le 8 mars 2024 ce policier avait été placé en garde à vue pour violences conjugales en l’espèce un étranglement de plusieurs secondes le 3 mars 2024. Se plaignant de douleurs, il avait été transporté à l’hôpital pour examens. Sur place, le médecin avait estimé son état de santé incompatible avec une garde à vue et l'avait hospitalisé. La garde à vue levée, le mis en cause avait profité d’un prétexte pour se rendre aux toilettes et quitter l’hôpital.

Marion Dubreuil (avec G.D.)