Procès des viols de Mazan: les larmes de la 2e victime, violée par son mari avec Dominique Pélicot

Huitième jour du procès des viols de Mazan, ce mercredi 11 septembre, à la cour criminelle du Vaucluse, à Avignon, où comparaissent 51 hommes accusés de viols aggravés sur Gisèle Pélicot. Pendant 10 ans, son époux, Dominique Pélicot, l'a droguée à son insu pour ensuite la violer, avec des inconnus recrutés via le site en ligne coco.
Principal accusé de ce procès, Dominique Pélicot est de nouveau absent ce mercredi, après avoir assisté au début de l'audience ce matin avant de repartir, pour raisons de santé. La cour criminelle du Vaucluse s’intéresse ce mercredi au seul accusé qui n’est pas renvoyé pour viols en réunion sur Gisèle Pélicot mais sur sa propre épouse, avec Dominique Pélicot.
Enfance chaotique
C’est un peu le procès dans le procès. Cet homme de 63 ans, sur le modèle de Dominique Pélicot, a lui-même drogué son épouse pour la violer en compagnie du principal accusé. Jusque-là, cette femme de 53 ans n'avait pas souhaité se constituer partie civile contre son mari pour protéger ses enfants.
"C’était l’homme de ma vie, tout était formidable. Je suis tombée de très très haut, on a été anéantis", explique-t-elle. Première fêlure dans ce bonheur familial cette nuit où elle se réveille face à un inconnu qui prend la fuite. Elle apprendra plus tard que c’était Dominique Pelicot. Son mari lui dit qu’il est venu voir sa lingerie. "Je n’y crois pas, mais je ne pouvais pas me douter qu’il s’agissait de viols", dit-elle.
Elle le découvrira avec les vidéos au commissariat. "Moi j’attends qu’il me dise la vérité pourquoi il a fait ça alors que rien ne présageait ça. C’est pas possible de pardonner je vais essayer de comprendre".
Mercredi matin, la cour a retracé l'enfance chaotique de l'accusé avec une fratrie de dix enfants, marquée par les violences sexuelles d’un père omnipotent. Un traumatisme qu’il n’avait jamais confié à ses proches.
"Si mon père n’avait pas rencontré Dominique Pélicot, il ne serait pas là", considère le fils de l'accusé
Ses enfants ont témoigné à la barre. "Mes parents étaient un couple fusionnel", explique sa fille âgée de 28 ans. "Je suis très émue aujourd’hui, c’est toujours mon père mais ce qu’il a fait est impardonnable". "Pourquoi votre mère ne s’est pas constituée partie civile contre votre père ?", demande Me Patrick Gontard, avocat de l'accusé. "Je ne sais pas. Peut-être ne voulait-elle pas s’exposer", répond-elle.
"Pour moi, c’est toujours incompréhensible, j’espère qu’avec ce procès on aura des réponses", explique de son côté le fils de l’accusé. Il l’assure, son père ne demande qu’une chose, être jugé et payer. Mais il partage aussi sa conviction avec la cour: "Si mon père n’avait pas rencontré Dominique Pélicot, il ne serait pas là."
En larmes, son épouse dit avoir encore de l’affection mais plus d’avenir avec lui.