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Féminicide à Amiens: les amies de la victime dénoncent le manque de protection après la plainte

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Témoignage RMC. Fatiha a été poignardée et tuée devant l'hôtel où elle travaillait à Amiens, par son ex-conjoint. L'homme était pourtant sous le coup d'une interdiction de l'approcher. Mais selon des amies de la victime, il était souvent aperçu aux abords de l'hôtel.

Vendredi soir, Fatiha, 28 ans, est morte poignardée par son ex-conjoint juste devant l’hôtel où elle travaillait à Amiens. L’homme a ensuite retourné le couteau contre lui. Il est hospitalisé, son pronostic vital est engagé.

Depuis le mois d’août, le couple était séparé à la suite d’une plainte pour violence conjugale. L’homme avait interdiction de s’approcher de son ex-compagne, mais il était souvent vu aux abords du lieu de travail.

Ce féminicide a provoqué la colère et l’incompréhension chez Fatima et Nour, deux proches de la victime. Ce sont elles qui avaient poussé leur amie à porter plainte contre son ex-conjoint, avec comme résultat, une garde à vue.

“Il est ressorti avec une simple interdiction d’approcher. Ils ne lui ont pas mis de bracelet, ils n’ont pas mis de téléphone à la disposition de Fatiha… Il n’y a rien eu. Pourquoi ? Juste, pourquoi?”, demande Fatima.

27e victime de féminicide depuis janvier

Un dispositif insuffisant pour la mère et la fille. Elles habitent depuis plus de deux ans dans l’hôtel où travaillait Fatiha. Voir l’ex-conjoint rôder autour de l’établissement devenait habituel.

“La semaine dernière, je l’ai vu le lundi, cagoulé. Il envoyait des messages à sa mère. Il a menacé Fatiha pour sa sœur et ses neveux”, indique Fatima. “Il a dit ‘je connais tes neveux, fais attention’”, ajoute Nour.

Alors pour l’éviter, Fatiha dormait chez la mère et la fille. Leurs origines algériennes les avaient toutes les trois rapprochées. La seule chose qui leur reste, ce sont beaucoup de souvenirs, et quelques photos. “Là, c’était le jour de l’accouchement de sa sœur. Elle était tout le temps souriante dans les bons comme dans les mauvais moments”, assure Nour.

Les deux femmes avaient pris leur journée pour aider Fatiha à déménager ce lundi. Elle devait quitter le centre d’hébergement pour femmes victimes de violences. Selon le collectif "féminicides par compagnon ou ex", il s'agit du 27e depuis le depuis de l'année.

Pierre Bourgès avec Guillaume Descours