Viols de Mazan: "Des années de vie sont remises en cause", témoigne une victime de soumission chimique

Le procès des viols de Mazan se poursuit à Avignon. Les auditions des 50 co-accusés, jugés aux côtés de Dominique Pelicot pour le viol de son ex-épouse, s'enchaînent devant la cour criminelle du Vaucluse. Et beaucoup de victimes de soumission chimique scrutent ce procès sur ce phénomène qui pourrait bien faire jurisprudence pour les affaires à venir.
C'est le cas de Solène, qui est venue assister à l'audience. Dès que Gisèle Pelicot sort de la salle d'audience, Solène se précipite pour l'applaudir: "C'est pour montrer une forme de gratitude", assure-t-elle à RMC. Avec sa cousine, elles sont venues exprès de Nancy pour assister au procès. "Dès que j'ai eu connaissance de ce procès, je m'y suis intéressée parce que ça me concerne".
Ça la concerne, car elle aussi a été victime de soumission chimique, "par un ami proche". Et de la même façon que Gisèle Pelicot, elle ne l'a appris que lors d'une convocation au commissariat il y a deux ans et demi: "C'est un cataclysme, c'est des années de vies qui sont remises en cause".
"C'est plus violent que je ne l'imaginais"
Solène, toujours en attente d'une date pour son audience, dit se préparer psychologiquement en assistant au procès des viols de Mazan: "C'est pour voir les questions qui sont posées, comment la défense se comporte avec la victime. C'est quand même plus violent que ce que je ne l'imaginais, donc il vaut mieux être préparée".
Un procès difficile à suivre, mais pour autant nécessaire: "Il y a beaucoup d'enjeux sur ce procès pour les prochaines affaires de ce genre, j'espère que ça fera jurisprudence dans le bon sens". Cette trentenaire se dit "éternellement reconnaissante" envers Gisèle Pelicot pour avoir accepté un procès public. La seule façon selon elle de faire changer la honte de camp.