"Je ne peux pas avoir fait ça": un ex-pompier se dit injustement accusé au procès des viols de Mazan

Dernière semaine d'interrogatoires au procès des viols de Mazan, à Avignon. La cour criminelle s'intéresse au dernier groupe d'accusés, sept hommes: cariste, électricien, journaliste, mais aussi ex-pompier. Comme ce quinquagénaire, Christian L., qui comparait également pour détention d'images pédopornographiques.
Christian L., alias "Chris le pompier", a été filmé en février 2019 avec son haut d'uniforme siglé "Sapeurs Pompiers Vaucluse" en plein acte sexuel sur une Gisèle Pelicot inerte.
"J’en ai marre d’être trainé dans la boue"
À tout juste 55 ans, cet ex-capitaine des sapeurs-pompiers du Vaucluse n'a loupé presque aucune audience depuis le début du procès pour tenter de comprendre, mais aussi pour chercher à laver son nom.
"J’en ai marre d’être trainé dans la boue", affirme Christian L., pointant du doigt les bancs de la presse. "Je n’ai plus de femme, je vois plus mes enfants." Cet ex-pompier au visage émacié recouvert d'une longue barbe brune s'étrangle.
"Quarante ans de carrière. J'ai passé ma vie à sauver des gens. Je ne peux pas avoir fait ça. C'est un viol physique, mais dans ma tête, je n'ai jamais eu l'intention de violer".
L'accusé affirme que dans le libertinage, normalement, c'est l'homme qui assure la sécurité du couple. “Lui, dit-il en désignant Dominique Pelicot, c'est un prédateur, un pervers, qui n'a pas respecté les règles”.
“Si on ne fait plus confiance à personne, on va finir par demander une autorisation sur papier", déplore Christian L. C'est l'avocat de Gisèle Pelicot qui termine sa phrase: “Demander à la femme peut-être?”. Comme la plupart des autres accusés, il encourt jusqu'à 20 ans de détention. Le verdict est attendu pour le 20 décembre.