Jura: un homme jugé pour le meurtre de sa compagne, victime de "plusieurs fractures du crâne"

La Police nationale, le 22 février 2024 - Fred TANNEAU / AFP
Le procès d'un ancien chauffeur routier de 43 ans accusé d'avoir tué sa compagne, factrice, en lui frappant violemment la tête au sol dans sa maison à Alièze (Jura) en 2022, s'est ouvert mardi à Lons-le-Saunier.
"Moi, je suis coupable", a reconnu Guillaume Buffet, cheveux ras et allure imposante, à l'ouverture de l'audience.
La cour d'assises du Jura rendra son verdict mercredi. L'accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour "homicide sur conjoint".
Son visage tuméfiée
Le 26 août 2022, la cheffe de poste de Sylveline Lacroix, inquiète de son absence au travail, s'est rendue avec les pompiers à son domicile à Alièze. A l'étage de la grange, ils découvraient le corps en décomposition de la factrice de 49 ans, dissimulé sous des bâches et un plaid, le visage tuméfié.
Dans la maison, deux messages laissés par son compagnon sont retrouvés. Il explique l'avoir tuée dans un moment de "colère". "Je m'en vais donc, je ne mérite aucun sacrifice, sauf de mourir en lâche, adieu ma Sisi", ajoute-t-il, signant "Guitou". Le lendemain, le suspect se présente de lui-même au poste de police municipale de Carnon, dans l'Hérault, où il est interpellé.
Selon ses déclarations au cours de l'enquête, sa compagne s'était énervée en rentrant du travail, alors qu'elle l'avait retrouvé alcoolisé, le 18 août 2022. Une dispute éclate alors et elle dit vouloir rompre. Il la projette au sol avant de lui frapper violemment la tête sur le carrelage. L'homme cache le corps le temps de contacter une ex-compagne et de se faire inviter chez elle. Il retire de l'argent avec la carte de la victime pour s'enfuir.
L'homme voulait démembrer son corps
Selon l'autopsie, Sylveline Lacroix est morte de "plusieurs fractures importantes au niveau du crâne" après une phase "d'agonie". Quatre plaies à l'arme blanche ont également été relevées.
Au cours de la procédure, Guillaume Buffet a admis avoir commis des violences car il ne supportait pas l'idée d'une séparation. Il a également confié aux gendarmes de la section de recherches de Besançon, chargée des investigations, qu'il avait eu le projet de démembrer le corps pour s'en débarrasser, avant de renoncer.
Cet homme a déjà été condamné par le passé pour des violences sur une ancienne compagne, ainsi que pour des faits de conduite en état d'ivresse et d'atteintes aux biens. En 2023, 96 femmes ont été victimes de féminicide conjugal en France.