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Police-Justice

Nîmes: comment se déroule l'intervention de la CRS-8 dans le quartier où est mort le jeune Fayed?

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Une compagnie de la division CRS-8 a été déployée à Nîmes, dans le quartier de Pissevin, où Fayed, un garçon de 10 ans, a succombé à des blessures par balles. La fusillade serait la suite d'un règlement de comptes lié au trafic de drogues.

À Nîmes, en bas de chaque tour du quartier de Pissevin, des CRS armés de la tête au pied sont positionnés ici et là. Cette forte présence des agents de la division de la CRS-8, spécialisée dans les interventions en milieu urbain, fait suite à la fusillade qui a provoqué la mort du petit Fayed, 10 ans, dans la nuit de lundi à mardi derniers. Sur place, les policiers procèdent notamment à de très nombreux contrôles d’identité.

Un riverain du quartier raconte avoir été contrôlé "cinq fois, et les trois premières fois c'était à 50 mètres d'écart les uns des autres". Pour Julie, une autre habitante du quartier sortie faire ses courses tout en observant les fourgons de la CRS-8 qui arrivent, "la police n'a rien à voir" avec ce qu'il se passe.

"Les policiers vont venir, ils vont régler (la situation) le temps d'une semaine et ils vont repartir. En quoi ça va aider les jeunes? Il faudrait des éducateurs, pas des flics ça ne sert à rien", critique cette habitante du quartier de Pissevin.

Son discours peut faire écho à celui d'Alexandre, plus tempéré, qui marche avec son fils d’une dizaine d'années dans les environs. S'il est rassuré par cette présence policière après la fusillade du début de semaine, il regrette que cet apaisement ne sera que de courte durée.

"Il y a deux ou trois mois, la CRS-8 était déjà là. Et puis voilà! Dans deux, trois mois ils reviendront et puis ça sera comme ça en permanence. Est-ce qu'il y a une solution? Je ne suis pas sûr", déplore ce père de famille habitant du quartier de Pissevin.

Le maire de Nîmes interpelle Emmanuel Macron

Aux yeux de la municipalité nîmoise, une solution existe tout de même : le déploiement d'une unité pérenne et des moyens supplémentaires. Richard Schieven, adjoint en charge de la sécurité, estime que "si une unité de force mobile n'est pas sanctuarisée et pérennisée sur le territoire nîmois, on va inévitablement repartir de plus belle".

Le maire de Nîmes et ancien sénateur Jean-Paul Fournier a écrit directement au président de la République Emmanuel Macron pour lui demander, face à cette situation invivable, d’appliquer le plus rapidement des solutions concrètes.

Depuis 2021 et sa création, la CRS-8, une unité composée de 200 hommes spécialement formés aux interventions en milieu urbain a été sollicitée à de nombreuses reprises. À Colmar, Limoges ou Cavaillon, l'unité avait été déployée à chaque fois pour mettre fin à des violences urbaines, des affrontements entre jeunes et policiers.

L'idée, à chaque fois, est de donner un signe fort, "celui du rétablissement de la sécurité", estime le préfet du Gard.

Mahauld Becker-Granier (édité par A.L)