Police: création d'un nouvel office de lutte contre les violences faites aux mineurs

Des policiers de la police judiciaire. (Image d'illustration) - Denis Charlet
L'Office des mineurs (OFMIN), qui aura pour mission de lutter contre toutes les violences faites aux jeunes, notamment les viols mais aussi les faits de harcèlement et cyberharcèlement scolaires, a été créé, selon un décret paru au Journal officiel mercredi. Annoncé par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin en octobre 2022 et rattaché à la direction nationale de la police judiciaire, ce nouvel office, a été "lancé en réponse à la hausse des atteintes faites aux mineurs".
L'OFMIN "sera compétent en matière de lutte contre les infractions commises à l'encontre de mineurs, notamment en matière de lutte contre les viols et les agressions sexuelles, y compris incestueux, et leurs tentatives, commis sur un mineur, les homicides, tentatives d'homicides et autres violences graves contre l'intégrité physique ou psychique, commis sur un mineur", indique le décret.
Les faits de harcèlement et de cyberharcèlement scolaires ainsi que toutes formes d'exploitation des mineurs seront également du ressort de l'Office des mineurs, qui implique aussi la gendarmerie nationale.
Des précisions d'ici fin septembre
Gérald Darmanin doit faire des annonces d'ici fin septembre sur l'OFMIN - qui doit comprendre à minima une trentaine d'enquêteurs - et sur la protection des mineurs, selon l'entourage du ministre. La commissaire Gabrielle Hazan, référente nationale de la lutte contre les violences intrafamiliales (VIF), sexuelles et sexistes, a été chargée de préfigurer l'OFMIN. Elle est pressentie pour en prendre la direction.
La création de l'Office des mineurs avait été annoncée en pleine contestation du projet de réforme de la police nationale, voulu par Gérald Darmanin, déclenchant une vive opposition d'enquêteurs de la PJ, de magistrats et d'avocats.
La réforme prévoit de placer tous les services de police du département - renseignement, sécurité publique, police aux frontières et PJ - sous l'autorité d'un seul Directeur départemental de la police nationale, dépendant du préfet.
Les détracteurs du projet pointent un risque de "nivellement vers le bas" des compétences de la prestigieuse PJ, chargée des crimes les plus graves, et un renforcement du poids du préfet, sous tutelle de l'exécutif, dans les enquêtes.