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Suppression d'allocs, saisie de véhicules: une députée LR veut s'en prendre aux fumeurs de cannabis

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Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin doit rencontrer prochainement une députée LR des Alpes-Maritimes qui veut taper sur les consommateurs de cannabis. Christelle D'Intorni, élue des Alpes-Maritimes, veut notamment supprimer les allocations des parents de consommateurs multirécidivistes et aimeraient saisir les véhicules utilisés pour acheter du cannabis.

Pour lutter contre les consommateurs de cannabis et le trafic, la députée LR des Alpes-Maritimes Christelle D’Intorni veut créer "un véritable électrochoc". Elle souhaite déposer prochainement une proposition de loi pour punir beaucoup plus durement les fumeurs de joints.

Une initiative qui plaît visiblement au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, résolument anti–cannabis et dont les services ont reçu la députée mardi. Selon Le Figaro, une rencontre est même prochainement prévue sur ce thème entre le ministre et Christelle D’Intorni.

"Les seules sanctions qui existent pour les consommateurs consistent en des amendes. Ma proposition est un véritable électrochoc. Il s'agit de taper sur les consommateurs car s'il n'y a plus de consommateurs, il n'y a plus de trafics", assure Christelle D'Intorni au Figaro.

Au menu, un alourdissement des peines prévues pour les consommateurs, la saisine du véhicule ayant servi à l'achat de stupéfiants et la suppression des allocations aux parents des multirécidivistes.

"Il faut taper sur l'offre comme sur la demande"

Certains n'ont pas attendu la députée pour taper au portefeuille des parents. À Valence dans la Drôme, Nicolas Daragon le maire LR de la ville a décidé de supprimer plusieurs aides municipales aux familles de délinquants, notamment ceux condamnés pour des troubles à l'ordre public:

"J'ai considéré que ceux qui nuisent à la vie en collectivité n'ont pas à recevoir le bénéfice de la collectivité", explique l'élu ce mercredi dans Estelle Midi sur RMC et RMC Story.

Un consommateur de cannabis multirécidiviste peut ainsi voir ses aides ou celles de ses parents supprimées: "J'ai deux rues à Valence où si les consommateurs ne venaient pas, il n'y aurait pas de trafic. Il faut taper sur l'offre comme sur la demande", plaide Nicolas Daragon qui veut frapper "tous azimuts".

"Le consommateur de drogue est auteur d'un délit mais il est aussi victime de sa consommation et il faut l'accompagner pour qu'il sorte de là", ajoute-t-il.

Plusieurs avertissements avant les suppressions

Et l'élu l'assure: avant les suppressions des allocations, les familles sont convoquées et reçues par le conseil des droits et des familles de la ville qui propose un accompagnement: "Il y a trois types de famille. Celle qui ne comprend pas et avec qui on va insister pour aboutir à un accompagnement. Il y a les familles qui acceptent, on ne va pas les sanctionner et faire tout ce qu'il faut pour faire sortir le mineur du chemin de la délinquance.

"On a ensuite celles qui comprennent, qui font de la provocation, ne viennent pas ou viennent en nous disant que leurs enfants sont merveilleux et que c'est la police municipale harcèle. Celles-là, au bout de deux propositions d'accompagnement, si elles refusent, on supprime les aides", précise Nicolas Daragon.

L'exécutif susceptible de se laisser tenter?

L'initiative pourrait plaire au gouvernement. Outre la rencontre prévue entre Gérald Darmanin et Christelle D'Intorni, l'exécutif cherche un moyen de lutter contre le trafic de drogue et les violences qui en découlent comme à Marseille.

Face à l'inefficacité des politiques de sécurité, taper sur le consommateur pourrait être la nouvelle doctrine gouvernementale. Après une énième fusillade à Marseille en février, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti avait fustigé "le petit pétard du samedi soir".

"Je fais un lien direct entre les trafiquants et les consommateurs. Le confort festif, ça donne des règlements de compte. Tous ceux qui consomment le petit pétard le samedi soir devraient s'en souvenir", avait prévenu le ministre de la Justice sur France 2.

Actuellement, les consommateurs de cannabis s'exposent à une amende forfaitaire de 200 euros. Et si l'usager refuse de payer, il risque un procès, 3750 euros d'amende et un an de prison.

G.D.