Violences conjugales: le parquet de Saintes expérimente un nouveau dispositif de suivi des auteurs
Depuis octobre 2019, le parquet de Saintes (Charente-Maritime) expérimente un nouveau dispositif de prise en charge des auteurs de violences conjugales. Un suivi spécifique qui va du parcours de soins, au relogement, jusqu’à l’aide pour la recherche d’emploi, orchestré par un agent de suivi dédié.
C’est en fait un contrôle judiciaire spécifique, mis en place entre la fin de la garde à vue, et le procès à venir, donc avant la condamnation. Un bilan est fait à la fin du contrôle pour que le tribunal, le jour du procès, voit si l’auteur a évolué.
Depuis 1 mois, cet homme de 36 ans est soumis à un contrôle judiciaire spécifique après avoir frappé sa compagne. Il fait le point avec un agent de suivi dédié, et le procureur de la République.
"Ca m'aide à me pousser vers le soin"
Une de ses obligations judiciaires est de soigner son addiction à l’alcool avec un traitement médical en place. "Ca m'aide à me pousser vers le soin, ça fait une semaine que je suis abstinent", explique-t-il au procureur.
La veille il a croisé sa compagne, ce qui est aussi interdit. "C'est vous qui êtes sous contrôle judiciaire, pas elle, s'il y a une rupture dans le contrat, vous êtes susceptibles d'être réincarcéré", lance le procureur. Ce sera un rappel à la loi pour cette fois.
"Re-stabiliser au mieux la situation"
L'objectif de ce dispositif est de contrôler, mais aussi d'accompagner l’auteur comme l'explique Julie Pierre-Pierre, agent de suivi.
"Aussi bien au niveau du logement, au niveau professionnel, au niveau des soins, des démarches administratives, pour que du coup on re-stabilise au mieux la situation."
"Si on ne sécurise pas cette période de contrôle judiciaire, on s'expose à de possibles passages à l'acte"
L’agent est aussi en lien avec la victime, pour intervenir plus vite en cas de problème. Car c’est souvent après la plainte, et avant le procès, que les auteurs repassent à l’acte, explique Nicolas Septe, procureur de la République de Saintes.
"Si on ne sanctuarise pas, si on ne sécurise pas cette période de contrôle judiciaire, on s'expose à de possibles passages à l'acte. On sait que c'est un moment où, généralement, l'auteur va essayer de manifester qson emprise à nouveau sur sa victime."
Un moyen d’éviter surtout la récidive. Depuis octobre, 4 hommes sur 18 suivis ont été réincarcérés pour protéger leur victime.