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Politique

Assemblée nationale: un record de sanctions contre les députés, surtout LFI

Des députés LFI brandissent des pancartes contre Elisabeth Borne

Des députés LFI brandissent des pancartes contre Elisabeth Borne - AFP

De nombreux députés, surtout dans les rangs de LFI, ont été visés par des sanctions depuis les dernières élections législatives.

Un député LFI, Ugo Bernalicis, a récemment perdu la moitié de son indemnité pour avoir poussé un coup de sang en commission sur la loi immigration. Un autre, Thomas Portes, a été interdit de siéger pendant 15 jours pour une photo avec à ses pieds, sur un ballon, une représentation de la tête du ministre Olivier Dussopt. Cette année, les débats à l'Assemblée nationale ont été particulièrement animés, à coup parfois d'insultes, de menaces... Et il n'y a jamais eu autant de députés sanctionnés.

Les plus sanctionnés, d'un simple rappel à l'ordre jusqu'à une exclusion provisoire de l'Assemblée, ce sont les Insoumis, loin devant le reste de la gauche et le RN. Quasiment tous les élus LFI ont reçu au moins une sanction sur l'année écoulée. C'est du jamais vu. Par exemple, 68 des 75 mélenchonistes se sont vus reprocher d'avoir brandi des pancartes pendant les débats sur les retraites. De quoi provoquer une "scène de tumulte", condamnée par le règlement.

"Une dérive des comportements qu'il faut stopper"

Accusés de "bordéliser" l’Assemblée, ils se défendent et disent qu'ils portent simplement, selon eux, la colère du peuple. Et ils jurent que le problème ne vient pas d'eux mais plutôt de ceux qui prennent les décisions, la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, et le bureau majoritairement macroniste. En ce sens, ils ont même saisi la Cour européenne des droits de l'homme.

Depuis les dernières législatives, en moins de deux ans donc, 145 sanctions ont été prononcées. Contre une moyenne de moins d'une par an, avant. Il y a "une dérive des comportements qu'il faut stopper" se justifie Yaël Braun-Pivet, selon laquelle il faut marquer le coup. De quoi apaiser la situation? Pas si sûr. Après la trêve de Noël, une potentielle nouvelle sanction est déjà attendue. Cette fois-ci, c’est contre un député Renaissance accusé d'avoir lancé "tu seras tondue à la libération" à une élue écologiste.

Cyprien Pézeril