Campagne au faciès selon François Ruffin: "Il a fait son mea culpa, mais ça l'excuse de tout?"

La France insoumise a-t-elle mené une campagne présidentielle au faciès en 2022, en "abandonnant" une partie de la population? C'est ce qu'a assuré l'ancien insoumis François Ruffin sur RMC et BFMTV ce mercredi. Selon le député de la Somme, qui s'est éloigné de LFI lors des dernières législatives, la formation appartient à "une gauche qui a renoncé" et a fait le choix de "l'abandon" d'une partie de la population, alors que Jean-Luc Mélenchon a été filmé samedi, lors d'une manifestation, expliquant à des militants qu'il "faut mobiliser la jeunesse et les quartiers".
"Là se trouve la masse des gens qui ont intérêt à une politique de gauche. Tout le reste, on laisse tomber, c'est perdre son temps", a lancé le leader insoumis.
"Est-ce que la gauche doit construire d'autres murs ou des ponts?"
Des propos que déplore François Ruffin, qui assure avoir constaté la fracture: "Face à une extrême droite qui construit des murs entre la vraie France des clochers et la mauvaise France des quartiers,(...) est-ce que la gauche doit construire d'autres murs ou construire des ponts?", s'est-il interrogé ce mercredi sur RMC et BFMTV.
En 2022, en pleine élection présidentielle, François Ruffin explique que tendre des tracts avec le visage de Jean-Luc Mélenchon aux électeurs racisés d'Amiens-Nord fonctionnait mieux que face à des électeurs de la campagne. "C’est un souci, je l’ai éprouvé comme une honte quand j’en venais à faire ça. Malheureusement, je me confiais à mes camarades qui me disaient faire la même chose", a dit le député.
"C'est honteux, comme le dit François Ruffin, mais il l'a fait et ils l'ont tous fait", tacle Johnny Blanc ce jeudi sur le plateau des Grandes Gueules. "Il a fait n'importe quoi, fait son mea culpa, mais ça l'excuse de tout?", s'interroge le fromager. "Ces gens-là (les politiques, ndlr) trompent le monde parce qu'ils racontent tout et n'importe quoi. Ils trompent la société en montant les gens les uns contre les autres dans les manifestations", estime Johnny Blanc.
"Haro sur Ruffin"
Seul certitude, François Ruffin est désormais l'ennemi public numéro 1 au sein de La France insoumise. "C'est haro sur Ruffin. Les insoumis, ça fonctionne un peu comme une secte, ils sont tous en meute contre lui", note de son côté Olivier Truchot. "Ruffin, ne soyons pas dupes, est aussi dans une stratégie électorale pour 2027", ajoute-t-il.
Dans une interview au Nouvel Obs, François Ruffin rapporte également des propos de Jean-Luc Mélenchon à propos des habitants d'Hénin-Beaumont, le fief de Marine Le Pen dans le Pas-de-Calais: "Quand Mélenchon me racontait Hénin-Beaumont, c’était à la limite du dégoût: 'On ne comprenait rien à ce qu’ils disaient…', 'Ils transpiraient l’alcool dès le matin…', 'Ils sentaient mauvais…', 'Presque tous obèses…'."