"Ce n’est plus la Marine Le Pen de 2017": pourquoi l’écart se réduit dans les sondages

Le premier tour de la présidentielle approche et plus on avance dans la campagne, plus la candidate du RN, Marine le Pen, semble à l’aise. Si en début de campagne, elle a subi l’ascension d’Eric Zemmour qui lui a volé une partie de ses soutiens et de son électorat, depuis plusieurs semaines, c’est bien elle qui a le vent en poupe.
Selon une enquête Ipsos/Sopra Steria publiée ce lundi pour Le Monde, la fondation Jean Jaurès et le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen est créditée de 17,5% des intentions de vote au premier tour, gagnant 1,5 points par rapport à la précédente enquête du même institut au milieu du mois (16%).
Mais alors que le président sortant, Emmanuel Macron, garde une avance très confortable, étant crédité de 28% des intentions de vote, Marine Le Pen peut-elle arriver en tête du premier tour ?
“Ce n’est plus la Marine Le Pen de 2017. Elle est extrêmement bonne en plateau, en télé, elle fait des sans-faute. Elle a eu le temps de développer son image donc elle n’arrive pas comme Valérie Pécresse, ou Yannick Jadot, à la fin de la bataille avec trois mois de campagne. Elle a engrangé énormément de soutien et de force pendant ces années. Et donc si elle se retrouve face à Emmanuel Macron, il peut y avoir une bascule en faveur de Marine Le Pen ou une absence de réaction des gens face à un deuxième tour Macron-Le Pen”, explique Philippe Moreau-Chevrolet, professeur de communication à Sciences Po, dans "Estelle Midi" ce lundi sur RMC et RMC Story.
Un discours moins extrême
Il estime également que Marine Le Pen a fait évoluer son discours politique pour ne plus être catégoriquement placée à l’extrême droite. “Quand vous l’écoutez aujourd’hui, vous n’avez pas le sentiment d’avoir une figure d’extrême droite, mais plutôt d’avoir Sarkozy 2012 en gros”, ajoute-t-il.
Un avis que partage la journaliste de BFM Business Laure Closier. Elle estime que depuis sa défaite au deuxième tour de la présidentielle face justement à Emmanuel Macron, Marine Le Pen a évolué.
“Depuis le débat du premier tour où elle a été nulle, notamment sur le plan de l’économie, elle a travaillé. Marine Le Pen fait une campagne relativement parfaite. Elle n’a pas fait de faux pas, elle n’a rien dit pendant que Zemmour lui torpillait une partie de ses équipes. Et là, elle s’est redonnée une image beaucoup plus sociale, elle n’a parlé que du pouvoir d’achat”, explique-t-elle.
Si elle peut rêver d’arriver en tête du premier tour, Marine Le Pen doit également se méfier de ce qui se passe dans son dos. En effet, le candidat de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, n’est pas si loin derrière avec 14% des intentions de vote.