Condamnation de Marine Le Pen: "Il existe" des "juges rouges", dénonce Sébastien Chenu

"Marine Le Pen a mis le doigt sur un sujet qui nous préoccupe". Au lendemain du rassemblement de soutien à la cheffe de file du RN, à Paris, Sébastien Chenu s'est inquiété, lundi sur RMC, des "graves dysfonctionnements" dont est "victime la justice dans notre pays" selon lui.
"La présomption d'innocence dans notre pays est bafouée, le secret de l'instruction n'existe plus, dans toutes les instructions quelque soient les sujets, pas uniquement politiques, tout atterri sur la table immédiatement", justifie le vice-président du RN au micro du Face-à-Face sur RMC et BFMTV.
Mardi 1er avril, Jordan Bardella avait dénoncé l'existence de "juges rouges", une expression née dans les années 70, notamment utilisée par l'extrême-droite pour désigner des juges qui seraient de gauche. Sébastien Chenu a lui aussi estimé, lundi, qu'il existait des "juges rouges" dans l'institution judiciaire française.
Le Syndicat de la Magistrature, qui avait appelé à faire barrage au RN lors des élections législatives anticipées de juin 2024, est principalement visé par les membres du parti. "30% des magistrats votent pour le Syndicat de la Magistrature" qui, selon Sébastien Chenu, "se reconnaissent dans des propos d'extrême-gauche" et sont "politiques".
La justice remise en cause
Le vice-président du RN a également rappelé le "respect" de son parti à l'État de droit, alors que de nombreuses personnalités politiques se sont inquiétés des réactions violentes à l'encontre de la justice après la condamnation de Marine Le Pen.
Emmanuel Macron a notamment rappelé que "la justice est indépendante et qu'il faut "la respecter comme un pilier de notre démocratie". Le Président français a également jugé les menaces dont ont fait l'objet les magistrats d'"insupportables" et "intolérables".
Le Conseil supérieur de la magistrature a fait part, dans un communiqué, de son "inquiétude" face à ces "réactions virulentes", qui sont "de nature à remettre en cause gravement l'indépendance de l'autorité judiciaire".
Le Parquet de Paris a ouvert une enquête, mercredi 2 avril, après les menaces visant les magistrats qui ont condamné Marine Le Pen. La présidente du tribunal qui a rendu la décision a été placée sous protection. Juste après le jugement lundi, un flot de messages hostiles à la magistrate a déferlé sur les réseaux sociaux. La photo de la présidente a circulé, accompagnée d’insultes, d’intimidations et de menaces.