Droit du sol: Bayrou veut un "débat public plus large" sur ce que "c'est d'être Français"

Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin a affiché sa volonté d'un débat sur le droit du sol à l'échelle nationale. Une déclaration qu'il avait faite sans concerter Matignon. Invité dans les Grandes-Gueules qui sont en direct de Pau ce vendredi, le Premier ministre François Bayrou a lui estimé qu'il était nécessaire d'ouvrir plus largement la réflexion.
“Je crois que ce débat public est trop étroit et qu’il faut un débat public plus large que cela. Vous voyez bien ce qui fermente depuis des années. Ce qui fermente c’est: qu’est-ce c’est qu’être Français? Qu’est-ce que ça donne comme droit? Qu’est-ce que ça impose comme devoir? Qu’est-ce que ça procure comme avantage et en quoi ça vous engage d’être membre d’une communauté nationale", explique-t-il dans les Grandes Gueules.
Un débat à ouvrir rapidement?
Il assure que ce débat peut avoir lieu dès maintenant et qu'il n'a pas besoin d'être repoussé à après la prochaine présidentielle. "Je pense qu’on peut entrer dans un débat, il faut réfléchir à la façon dont ce débat se développe, est organisé", ajoute le maire de Pau.
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Il a rappelé avoir proposé "depuis déjà douze ans ou quinze ans" de se pencher sur la situation de Mayotte et de la Guyane, "dans laquelle il y a des milliers et des milliers de personnes qui arrivent avec l'idée que, s'ils mettent au monde des enfants là, ils seront Français". " Tout cela, évidemment, ça mérite d'être reconsidéré", a complété le chef du gouvernement.
"On peut entrer dans un débat, il faut réfléchir à la manière dont (il) se développe, est organisé" mais "on ne va pas tout repousser" à la présidentielle, a estimé le Premier ministre.
"Tous les problèmes qu'on identifie, on va les traiter, on va en tout cas les débattre, on va les approfondir et il n'y a pas de raison de repousser éternellement", a-t-il développé et "il faut apprendre à débattre, à échanger des convictions ou des arguments, sans s'insulter, sans se condamner à la vindicte publique, sans être cloué au pilori, sans être considérés comme des ennemis de la Nation".