Emmanuel Macron insulté, caricaturé: "Les attaques verbales deviennent vite des attaques physiques"

Marionnettes d'Emmanuel Macron brûlées, insultes sur les réseaux sociaux, nouvelle fresque le comparant à Hitler... La colère monte depuis quelques mois envers le président de la République. Récemment, c'est une figure des "gilets jaunes" qui a été interpellée à son domicile et qui est convoquée devant la justice pour avoir qualifié le chef de l'Etat d'"ordure". Elle encourt 15.000 euros d'amende.
Il y a quelques jours, c'est un portrait le représentant avec une moustache 49.3 faisant penser à celle d'Adolf Hitler qui a fait son apparition à Avignon. La peinture, qui a été effacée tôt ce jeudi, est l'œuvre de Lekto, un graffeur déjà poursuivi pour "provocation à la discrimination, à la violence et à la haine par un propos à caractère antisémite", pour une caricature précédente représentant déjà Emmanuel Macron, manipulé comme une marionnette par l'économiste Jacques Attali.
"Les violences symboliques peuvent se transformer en violences physiques"
Insulter ou caricaturer le président de la République relève-t-il de la liberté d'expression ou faut-il sévir pour protéger les institutions, alors que le climat social est électrique en marge de la contestation contre la réforme des retraites?
Sur le plateau des "Grandes Gueules" ce jeudi sur RMC et RMC Story, la question électrise les débats. L'enseignant Kevin Bossuet craint que ces caricatures ne soient que les prémices d'actions plus graves. "Ce n'est pas admissible. Certains diront que ce sont des violences symboliques mais quand on regarde l'histoire, on sait que les violences symboliques peuvent se transformer en violences verbales qui à leur tour peuvent se transformer en violences physiques", constate-t-il.
"Deux poids, deux mesures"
L'éducateur Etienne Liebig appelle à faire la différence entre "le symbolique" et les "véritables violences". "Les violences contre les domiciles des élus ou les menaces contre leurs enfants peuvent avoir des effets très graves. Mais tout ce qui est de l'ordre du symbolique n'atteint pas tout ça. Doit-on interdire une œuvre d'art parce qu'elle nous choque? C'est parce qu'il faut faire la différence qu'on pourra véritablement condamner les menaces physiques", estime-t-il.
"Il y a un deux poids, deux mesures dans ce gouvernement", juge Anthony, dessinateur, qui estime que rien n'a été fait contre Bastien Vivès, un dessinateur sous le coup d'une enquête pour avoir diffusé des dessins pédos-pornographiques. "Par contre, il faut vite effacer un dessin qui exprime son mécontentement avec Emmanuel Macron. Il y a une censure dès que ça touche à Emmanuel Macron", estime-t-il.