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"Ferme ta gueule" de Larcher à Mélenchon: les politiques déplorent la vulgarité, à part Ciotti

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Après le "ferme ta gueule" de Gérard Larcher à Jean-Luc Mélenchon, l'ensemble de la classe politique déplore la dégradation du langage politique. Sauf Eric Ciotti, le président de LR, qui salue la sortie de son ami.

Une sortie qui convainc dans son camp, moins chez ses adversaires. Après le "ferme ta gueule" lancé par Gérard Larcher, le président du Sénat, à l'attention de Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de La France insoumise, LFI et une partie de la gauche ont condamné le coup de colère du troisième personnage de l'Etat.

À droite, en revanche, on relativise. C'est le cas d'Eric Ciotti, le patron des Républicains pour qui son ami Gérard Larcher a réussi à se faire entendre: "C'est bien, je l'en félicite et je l'approuve", assure-t-il à RMC. "La vie politique, elle doit être simple aussi. Elle doit utiliser les mots des Français, alors que des millions d'entre eux ont envie de dire 'ferme ta gueule' à Mélenchon", assure le député des Alpes-Maritimes, pourtant moins enjoué par le passé avec les écarts de langage de certains Insoumis.

Gérard Larcher "se vautre dans la vulgarité"

Mais les mots choisis interrogent certains, sans pour autant être condamnés. C'est le cas de Jean-Philippe Tanguy, le député du RN: "Le deuxième personnage de l'Etat (troisième d'après le protocole officiel, NDLR) qui se vautre dans la vulgarité pour répondre à un monsieur Mélenchon qui a perdu son âme, je suis un peu déprimé", assure l'élu d'extrême droite.

Un "ferme ta gueule" qui n'a d'autre effet que de légitimer les excès de Jean Luc Mélenchon pour le socialiste Olivier Faure: "La vie politique est déjà suffisamment critiquable pour ne pas se lancer dans une surenchère verbale et je ne crois pas que le troisième personnage de l'Etat doit avoir un vocabulaire de charretier".

Le journal de 7h - 07/12
Le journal de 7h - 07/12
8:56

Les Français bientôt lassés de ces joutes verbales vulgaires?

Avec le risque pour le politologue Bruno Cautrès que les Français se lassent: "Jusqu'à un certain point, la violence verbale va attirer l'attention du public avec des oppositions et des clivages. Et à un moment donné, le dégoût va l'emporter sur l'intérêt". Et ce chercheur a le sentiment que ce point de rupture s'apprête à être atteint.

De son côté, le principal intéressé, Jean-Luc Mélenchon, a réagi après plusieurs longues heures de silence: "Je veux laisser le ridicule bien inonder tout le champ de mes adversaires depuis le propos de Gérard Larcher". "Vivement le dry january", a estimé de son côté Mathilde Panot, la cheffe de file de La France insoumise à l'Assemblée nationale.

Cyprien Pézeril avec Guillaume Dussourt