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Matignon: pourquoi Michel Barnier a refusé de recevoir Gabriel Attal

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Selon l'entourage du Premier ministre, Michel Barnier a refusé de recevoir Gabriel Attal à Matignon ce mercredi du fait d'une délégation trop nombreuse emmenée par le président du groupe EPR à l'Assemblée nationale, "cassant" de fait "l'équité avec les autres groupes politiques" avec les précédentes consultations opérées jusqu'à présent.

Alors que l'on apprenait plus tôt dans la matinée, ce mercredi, que le rendez-vous entre Michel Barnier et son prédécesseur à Matignon Gabriel Attal était reporté initialement pour des "questions d'agenda", la raison proviendrait d'un problème "d'équité".

Selon l'entourage du Premier ministre à RMC, Michel Barnier a refusé de reçevoir une délégation trop nombreuse, qui était composé de huit personnes. Toujours selon la même source, Gabriel Attal, désormais président du groupe EPR à l'Assemblée nationale, comptait venir entouré de ses vice-présidents ainsi que de Gérald Darmanin et Elisabeth Borne.

Aucun membre du Sénat dans la délégation de Gabriel Attal

Or, "toutes les consultations" précédentes "ont été faites à trois: les deux présidents de groupe à l'Assemblée et au Sénat et le chef du parti". De plus, aucun membre du camp présidentiel issu du Sénat n'était apparement présent dans la délégation emmenée par Gabriel Attal.

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Bientôt un nouveau rendez-vous

"Cela cassait l'équité avec les autres groupes politiques", argumente donc l'entourage du Premier ministre afin de justifier le report de ce rendez-vous, qui assure que "la porte reste ouverte" et que Michel Barnier est "toujours dans l'idée de discuter". La date de ce nouveau rendez-vous n'a pas encore été fixée mais devrait intervenir "aujourd'hui ou demain", selon Matignon.

Une éventuelle hausse d'impôts crispe les macronistes

Dans un message mardi soir auprès de ses députés pour justifier cette demande urgente de rendez-vous à Matignon, Gabriel Attal déplorait "ne pas avoir encore une visibilité claire sur la ligne politique - notamment sur d'éventuelles hausses d'impôts - et sur les grands équilibres gouvernementaux", autrement dit la place réservée au camp présidentiel par rapport à LR.

Une tension qui monte entre macronistes et le Michel Barnier alors que le ministre démissionnaire de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a prévenu ce mercredi sur France 2 qu'il était "hors de question d'entrer" dans un gouvernement qui augmente les impots, ni même de le "soutenir".

De là à compliquer une éventuelle formation d'un gouvernement? Le soutien du camp présidentiel est indispensable pour que Michel Barnier puisse le concrétiser. Cependant, un renoncement des députés EPR n'est pas encore à l'ordre du jour mais avec ce "bras de fer", l'objectif est plutôt de peser dans la ligne politique et empêcher LR d'accaparer tous les postes, selon les informations du service politique de RMC.

Même avertissement du côté du RN, Jordan Bardella jugeant sur X Michel Barnier "un dirigeant français comme les autres". "Avant de penser à augmenter le moindre impôt, il y a mille pistes de baisse des dépenses (coût de l’immigration de guichet social, millefeuille territorial, "fromages de la République", estime le président du parti d'extrême droite.

Michel Barnier juge "la situation budgétaire du pays très grave"

Le Premier ministre a dit ce mercredi juger la "situation budgétaire du pays très grave", et a demandé "tous les éléments pour en apprécier l'exacte réalité".

"Cette situation mérite mieux que des petites phrases. Elle exige de la responsabilité. Je suis très concentré sur la constitution prochaine d’un gouvernement d’équilibre [...] Mon objectif est de retrouver le chemin de la croissance et de faire progresser le niveau de vie des Français, alors que nous sommes déjà le pays où la charge des impôts est la plus forte", a déclaré Michel Barnier.

Sébastien Krebs avec Léo Manson