"Il est entre deux chaises": le nom d'Emmanuel Macron hué à l'hommage du Crif aux victimes du 7-Octobre

Un camouflet pour Emmanuel Macron. Le président de la République a été hué ce lundi 7 octobre par une partie du public à l'évocation de son nom lors de l'hommage du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) aux victimes des attaques terroristes du 7-Octobre contre Israël, quand le Premier ministre Michel Barnier l'a prononcé lors de sa prise la parole devant les 4.000 personnes réunies au Dôme de Paris.
C'est en évoquant "l'engagement du président de la République" à faire libérer les deux otages franco-israéliens détenus par le Hamas dans la bande de Gaza, que le nom d'Emmanuel Macron a été sifflé une première fois, avant une nouvelle salve vers la fin du discours de Michel Barnier.
"Aberrant"
Certains membres de la communauté juive doutent du soutien réél et sincère d'Emmanuel Macron aux juifs de France, qui subissent une vague d'antisémitisme depuis les attaques terroristes du Hamas le 7 Octobre 2023 sur le sud d'Israël.
Présent au Dôme de Paris, David assure ce mardi sur RMC et RMC Story ne pas avoir hué Emmanuel Macron, mais comprend les sifflets. "J'étais totalement d'accord avec ceux qui l'ont fait. Il a une politique entre deux chaises. C'est aberrant. Je me pose plein de questions", s'interroge-t-il estimant que le président de la République n'en fait pas assez pour les deux otages français retenus par le Hamas dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023.
"Heureusement, il y a beaucoup de maires, David Lisnard, Robert Ménard, qui nous soutiennent sur la question des otages. Il faut y aller, il y a eu un pogrom avec énormément de Français", insiste-t-il.
"Le président ne doit pas être l'otage d'une quelconque communauté"
"Je pense que ces sifflets ne sont pas justifiés", estime le philosophe Jean-Loup Bonnamy sur le plateau des Grandes Gueules. Il rappelle qu'à son époque, Georges Pompidou avait également été hué par des juifs américains déplorant la position française du général de Gaulle, pro-arabe et critique d'Israël. "Ensuite, on explique qu'il faut lutter contre le communautarisme islamiste, notamment. Et en France, normalement, il n'y a pas de communauté et le président de la République doit protéger tous les Français et ne doit pas être l'otage d'une quelconque communauté", ajoute Jean-Loup Bonnamy.
"C'est l'échec du 'en même temps' avec des déclarations en fonction de qui on a en face", juge de son côté le médecin Jérôme Marty. "Le public hue à juste titre Emmanuel Macron", estime le praticien. "Même si Macron faute, il y a plus fort que lui. Et plus fort que lui, c'est la France, et elle est aux côtés d'Israël et elle continuera à l'être", conclut-il.
Lundi, au Dôme de Paris, le Premier ministre Michel Barnier a promis que la France ne laisserait "rien passer" et a juré de "combattre l'antisémitisme par tous les moyens".