"Incompréhensible pour les citoyens": François Bayrou estime qu'il y a un "problème" avec la justice

Soulagé, mais pas avare de reproches envers la justice. Le président du MoDem François Bayrou a estimé ce mardi, au lendemain de sa relaxe dans l'affaire des assistants parlementaires européens, que "la justice est incompréhensible pour les citoyens", assurant avoir lui-même eu le sentiment de n'avoir "aucune chance".
Le Haut commissaire au Plan, pressenti pour rejoindre la nouvelle équipe gouvernementale de Gabriel Attal, estime même qu'il y a un "problème" avec la justice actuelle.
"Il y a un problème car il n'y a pas un citoyen qui peut comprendre ce que nous racontons", lançait-il évoquant les détails de l'affaire des assistants parlementaire d'eurodéputés du MoDem avec Apolline de Malherbe en direct sur RMC-BFMTV ce mardi.
"Je pense qu'il y a des changements très importants à apporter (à la justice)", lance-t-il.
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"Le mécanisme de la justice est si lourd"
Pendant les sept années d'instruction de l'affaire qui avait provoqué sa démission du premier gouvernement Macron un mois après sa nomination en 2017, "très souvent, j'ai pensé que nous n'avions aucune chance et j'ai pensé chaque fois à tous ceux qui nous entendent, qui se trouvent pris dans ces mécanismes de justice, qui ne comprennent pas ce qu'on dit".
"Le mécanisme de la justice est tel, il est si lourd, vous n'avez pas les moyens de vous défendre", a-t-il insisté, rappelant notamment que "ça coûte extrêmement cher".
"Vous avez le sentiment d'une impuissance extraordinaire", poursuit le maire de Pau, relaxé "au bénéfice du doute" par le tribunal correctionnel de Paris lundi.
Il assume sa démission en 2017
Dans cette affaire, huit autres prévenus, parmi lesquels figuraient cinq ex-eurodéputés, ont été condamnés à des peines allant de 10 à 18 mois de prison avec sursis, des amendes de 10.000 à 50.000 euros et à deux ans d'inéligibilité avec sursis. De son côté, l'UDF a été condamné à 150.000 euros d'amende dont 100.000 euros ferme et le MoDem à 350.000 euros dont 300.000 ferme.
Interrogé sur les relaxes récentes d'Éric Dupond-Moretti et Olivier Dussopt, qui eux n'avaient pas démissionné du gouvernement, François Bayrou a estimé que "chacun fait ses choix". Il a rappelé que c'est lui-même, pas le président de la République, qui avait décidé "en conscience" de quitter le gouvernement alors qu'il était le chantre de la "moralisation de la vie publique".