La télémédecine solution aux déserts médicaux? "Elle ne doit pas remplacer l'homme"

C'est le deuxième "gros morceau " en matière budgétaire, après le projet de loi de finances présenté mercredi. Le gouvernement présente ce jeudi matin son premier projet de financement de la Sécurité sociale pour 2018.
Premier objectif du texte: limiter les dépenses d'assurance maladie pour arriver à la fin du quinquennat à un équilibre des comptes de la sécu. C'était une promesse de campagne d'Emmanuel Macron. Parmi les axes prioritaires de la stratégie de l'exécutif : la lutte contre les inégalités sociales et territoriales d'accès aux soins.
Pour lutter contre les déserts médicaux, la ministre de la santé veut par exemple développer la télémédecine. En clair, des consultations à distance avec un praticien. Selon la Drees (direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques), 8% de la population, soit plus de 5,3 millions de personnes, résident dans une commune où l'accès aux soins est insuffisant.
"Eviter des frais d'hospitalisation"
Une solution qui pourrait permettre de résoudre le problème de l'encombrement des urgences, selon Jean-Paul Hamon, président de la fédération des médecins de France. "Vous avez une personne âgée qui fait un malaise ou qui a une douleur abdominale. Vous avez quelqu'un qui fait une échographie, et à l'autre bout vous avez quelqu'un qui interprète cette échographie, ça évite des frais d'hospitalisation. Equiper les maisons de retraite, équiper les îles, équiper les vallées reculées, ça c'est une chose qui est facile à mettre en place".
Mais cela ne peut pas être la solution au manque de médecins, selon Jérôme Marty, de l'Union française pour une médecine libre. "Il ne faut pas que la télémédecine remplace l'homme. Elle doit être un ajout à ce que fait l'homme, mais elle ne doit certainement pas remplacer l'homme. On ne peut pas accepter aujourd'hui au 21e siècle que selon les territoires, les Français n'aient pas la même égalité devant le soin. Que certains aient un soin uniquement par télémédecine et que certains aient un soin humain. La télémédecine doit être une solution d'attente mais elle ne doit pas remplacer l'homme. Il y a un vrai danger d'inégalité face au soin".