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"La tiktokisation de la vie politique": Raphaël Glucksmann charge les députés LFI

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Raphaël Glucksmann, qui mène la liste du PS aux élections européennes, s'est exprimé sur RMC-BFMTV ce mercredi. Il a tenté de prendre ses distances avec LFI, ainsi qu'avec l'exécutif.

Invité du Face à face sur RMC-BFMTV ce mercredi 5 juin 2024, le candidat aux élections européennes Raphaël Glucksmann a notamment réagi aux récentes actions des députés de La France insoumise à l'Assemblée nationale. Et la tête de liste Parti socialiste-Place publique a tenu à prendre ses distances.

La veille, dès le début de la séance, les députés LFI sont arrivés dans l'hémicycle en arborant les couleurs du drapeau palestinien. À peine cinq minutes après, la députée Rachel Keke a brandi un drapeau, provoquant la suspension de la séance, quelques jours après une action similaire de son collègue Sébastien Delogu et les mêmes conséquences, la semaine dernière.

"C'est la tiktokisation de la vie politique", a asséné Raphaël Glucksmann ce mercredi, dénonçant "le culte du buzz permanent, du happening". "Ils ont décidé qu'ils seraient le principal sujet. Or, le principal sujet, c'est ce qu'il se passe à Rafah", a-t-il encore estimé, insistant sur ses divergences avec LFI. D'ailleurs, la liste menée par Raphaël Glucksmann pourrait attirer d'anciens électeurs d'Emmanuel Macron et de Jean-Luc Mélenchon.

Pour la reconnaissance de la Palestine

Interrogé sur la reconnaissance d'un État palestinien, Raphaël Glucksmann a clairement répondu: "Oui, et je pense que c'est le moment". Le candidat PS a ensuite détaillé: "Nous avons une position très claire: deux États. (...) Il faut montrer aux Palestiniens que leurs droits seront reconnus, et leur droit à un État est inaliénable. Donc oui, il faut reconnaitre l'Etat palestinien". La tête de liste estime même cela "essentiel" dans "la lutte contre le terrorisme".

"Parce que ce fait de maintenir en permanence les Palestiniens dans un 'no man's land' juridique, dans une non-existence légale, c'est ce qui nourrit les organisations terroristes comme le Hamas", a expliqué Raphaël Glucksmann.

"Et la politique infinie de la colonisation en Cisjordanie (par des Israëliens), qui avait commencé avant le 7 octobre (date de l'attaque du Hamas contre Israël), n'a qu'un seul but: miner la poissibilité même de l'existence d'un État palestinien", d'après le candidat. Il a ainsi jugé "important que les Européens actent".

Emmanuel Macron "tergiverse" sur l'Ukraine selon Raphaël Glucksmann

Sur l'Ukraine, Raphaël Glucksmann a indiqué ne pas être "un opposant pavlovien". "Quand Emmanuel Macron dit quelque chose qui est juste, je ne vais pas faire semblant que c'est injuste simplement parce que je m'oppose à ses politiques sur tout le reste, sur l'écologique, sur le social", a-t-il expliqué, tout en soulignant ne "jamais avoir changé de ligne rouge depuis le 24 février 2022" sur la guerre menée par la Russie, contrairement au président qui, selon lui, "tergiverse, hésite, change de position".

Mais la tête de liste du PS a aussi voulu se démarquer du camp présidentiel et du gouvernement: "Il n'y a pas de coalition". "Les différences sont fondamentales: la Pac (Politique agricole commune), la transition écologique...", a-t-il souligné à propos du programme de la candidate Renaissance, Valérie Hayer. "Avec la macronie, c'est toujours la même chose: ils sont forts avec les faibles et faibles avec les forts", a-t-il aussi lancé.

"Match permanent" entre l'exécutif et l'extrême droite

Comme l'écologiste Marie Toussaint, Raphaël Glucksmann s'est aussi indigné des prises de paroles répétées du président et du Premier ministre ces derniers temps. "On assiste à quelque chose qui serait impossible dans tous les autres pays européens", a-t-il expliqué, alors qu'Emmanuel Macron doit être interviewé aux JT de TF1 et France 2 jeudi soir, à trois jours des élections.

"Tous nos voisins sont scandalisés par ce qu'il se passe en France", a-t-il avancé. Déplorant "le duel" et "le match" que veut "réinstaller en permanence" l'exécutif avec l'extrême droite et le Rassemblement national, comme lors du récent débat entre Jordan Bardella (RN) et Gabriel Attal, le candidat PS a promis: "Cela ne fonctionnera pas et ne fonctionne plus, nous avons montré qu'il existe une autre voie".

Maxime Ponsot