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Législatives: pourquoi le rassemblement voulu par Emmanuel Macron n'attire pas

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Emmanuel Macron a tendu la main ce mercredi aux socialistes peu enclins à s'allier avec LFI et aux "gaullistes" qui seraient lassés de la crise chez LR, en train de se déchirer après l'annonce par Eric Ciotti d'un accord avec le RN et désormais exclu de son propre parti. Mais son appel au rassemblement est pour l'instant restée lettre morte.

Si beaucoup de Français attendaient des mesures en faveur du pouvoir d'achat et de la sécurité, Emmanuel Macron s'est contenté lors de sa conférence de presse, mercredi, de quelques nouvelles propositions peu concrêtes. L'organisation d'un grand débat sur la laïcité, un durcissement de la politique pénale pour les mineurs, la fin des grandes régions.

Un programme pas si éloigné des orientations de Raphaël Glucksmann

Des mesures vagues mais une stratégie assumée, assure l'Elysée. "Le président a posé un cadre et le programme pourra ensuite être négocié avec les élus qui nous rejoindrons", précise un conseiller qui assure que les bases de ce futur programme ne sont pas si éloignées de Raphael Glucksmann.

L'Elysée a théorisé de potentiels ralliements en deux temps, dès cette semaine avant le dépôt des candidatures, même si aucun député ne s'est encore manifesté, puis à l'issue des résultats dans une logique d'éventuelle coalition.

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Pas de candidat de la majorité contre ceux qui ne suivent pas le Front populaire

Lors de sa conférence de presse, Emmanuel Macron a justement invité la "gauche républicaine" à le rejoindre, ceux qui refuseraient de s'allier à LFI, qu'il accuse d'antisémitisme et d'antiparlementarisme. "La majorité ne présentera "pas de candidat" contre ceux qui auraient "le courage" de ne pas suivre le Front populaire. Un appel qui a fait flop, sans aucun retour à ce stade.

A gauche notamment, les appels du pied présidentiels ont très vite été balayés. Raphaël Glucksmann fait silence radio depuis mardi. Hors de question, répondent même les parlementaires les plus hostiles à la Nupes. Comme Rachid Temal, qui n’a vu aucun inflexion dans le discours du président.

"Il a expliqué en quoi il était de droite", selon Rachid Temal

"Il a commencé par dire "Je veux rassembler" mais il a expliqué en quoi il était totalement de droite, sur la retraite, sur l'assurance chômage, sur l'immigration... Il a même vanté son bilan! Il n'a fait aucune offre, aucune proposition sérieuse. On ne jetera pas nos valeurs à l'eau", a confié à RMC le socialiste Rachid Temal. “Pourquoi voulez-vous qu’on rejoigne le radeau de la méduse”, dit-on au sein du PS.

Carole Delga, Stéphane Le Foll et Nicolas Mayer-Rossignol, tous hostiles à la Nupes, ont déclaré leur soutien au Front populaire, tout en prenant bien soin de rappeler que cette alliance des gauches était totalement différente de ce qui avait réalisé en 2022, rejetant toute hégémonie de LFI.

La droite veut garder son indépendance

A droite, même rejet. Ceux qui refusent l’alliance avec le RN initiée par Eric Ciotti ont convenu de garder leur étiquette, et leur indépendance, explique le député sortant Yannick Neuder. "Nous sommes une droite libre et indépendante. On ne se plonge pas dans le camp de Macron, on reste critique et on a condamné depuis sept ans sa politique gouvernementale qui a fait tant de mal aux Français."

Une position partagée par nombreux ténors LR, qui ont exclu en bureau politique Eric Ciotti ce mercredi après l'annonce d'un accord avec le RN dans le cadre des législatives. "Une droite républicaine et indépendante", a promis Laurent Wauquiez.

Une dizaine d’élus LR étaient pourtant considérés comme “Macron compatibles". Aucun n’a depuis franchi le pas. La quasi totalité des sortants ont été réinvestis avec l’étiquette LR.

LM avec Sebastien Krebs et Jérémy Trottin