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Les coulisses de l'offensive du gouvernement auprès de "la France qui travaille"

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Après le déplacement d’Emmanuel Macron au marché international de Rungis ce mardi matin, à l’aube, les membres du gouvernement suivent désormais un plan de communication rodé, axé sur la mise en valeur du travail. Une sorte de réponse aux multiples critiques reçues par le gouvernement depuis le dévoilement du projet de réforme des retraites.

Emmanuel Macron était donc à Rungis (Val-de-Marne) ce mardi matin, à la rencontre des Français qui se lèvent tôt. Une manière de donner le tempo de la réponse de l’exécutif, car c’est en réalité tout le gouvernement passe à l’offensive auprès de la France qui travaille.

“Ces Français qui bossent”, ceux “qui ne comptent pas leurs heures”, “cette majorité silencieuse qui travaille dur”… Les conseillers ministériels tiennent tous le même discours et l’un d’eux est d’ailleurs très clair : “Oui, il y a une volonté d’y aller fort, de tout faire pour valoriser le travail”.

Les déplacements ministériels vont s'enchaîner

Alors chaque ministre, dans son domaine de compétence, est incité à le faire. Il y a ceux pour qui c’est déjà une marque de fabrique, à l’instar de Gabriel Attal qui en a fait son crédo, en incarnant l’indemnité gros rouleurs pour ceux qui utilisent leur voiture pour aller travailler. Le ministre chargé des Comptes publics était aussi allé, en décembre, à la rencontre de ces Français “qui bossent la nuit” en Eure-et-Loir.

Mais il n’est donc pas le seul, et ce n’est pas un scoop si l’on apprend que le ministre du Travail, Olivier Dussopt, prépare actuellement un déplacement sur le recrutement et la formation.

Mais jeudi par exemple, c’est Olivia Grégoire qui sera dans le Cantal pour soutenir le commerce rural. La ministre des PME y annoncera des aides pour ceux qui souhaitent par exemple ouvrir un café ou une boucherie dans une zone reculée. Et, selon son entourage, le message sera là aussi similaire : “aider ceux qui ne voient pas le travail comme un asservissement”.

Une occasion de répondre aux critiques sur le terrain

En parallèle de ce soutien apporté à cette France qui travaille, il est aussi “nécessaire de se montrer”, dit un conseiller ministériel, poursuivant “qu’au-delà des efforts demandés pour travailler deux ans de plus, la question du pouvoir d'achat et de la rémunération du travail est centrale”.

Alors ce n’est pas un hasard si lundi soir, la première ministre Elisabeth Borne a assuré, lors d’une convention du parti Renaissance, de retranscrire dans la loi un accord sur le partage de la valeur, généralisé dans les entreprises.

“L’idée c’est de montrer que le travail paye”, explique-t-on dans l’entourage de la Première ministre, qui a aussi beaucoup insisté sur l’amélioration de la qualité de vie au travail lors de son allocution à la convention.

Un point qui est considéré comme central dans le projet de loi “plein emploi” prévu au printemps prochain. D’ailleurs, au gouvernement, on le répète sans cesse : l’objectif est le plein emploi mais aussi le “bon emploi”.

Ce texte sert presque d’exutoire pour l’exécutif, qui a clairement perdu la bataille de l’opinion publique avec la réforme des retraites. Alors parler de bien-être au travail, de meilleure rémunération, de partage de la valeur, représente un moyen de faire passer la pilule des retraites un peu plus facilement… Mais aussi de récupérer un électorat qui échappe à la macronie!

Un proche de l’exécutif le concède d’ailleurs, parler travail “c’est aussi politique, c’est une façon de répondre aux oppositions qui nous accusent de pas en faire assez sur la rémunération”. Une façon, surtout, d’aller chercher un électorat qui vote massivement pour le Rassemblement national.

Hélène Terzian (édité par A.L)