LFI, 49-3, Macron, Gaza, nucléaire... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Lucie Castets

Elle est prête. Lucie Castets, proposée par le Nouveau Front populaire pour devenir Première ministre, est "déterminée" à "exercer" des "responsabilités", a-t-elle assuré ce jeudi sur RMC et BFMTV. Elle en a profité pour évoquer la méthode qu'elle emploierait pour gouverner alors que le Nouveau Front populaire ne bénéficie que d'une fragile majorité absolue à l'Assemblée nationale.
- Lucie Castets prête à mettre en oeuvre son programme malgré les menaces de motions de censure
Alors que les députés du RN, de LR et du camp présidentiel promettent de déposer des motions de censure si le Premier ministre du NFP venait à nommer des ministres insoumis, Lucie Castets assure seulement vouloir mettre en oeuvre son programme, ministre insoumis ou pas. "On ne veut pas se faire censurer, on mettra en oeuvre notre programme. Les Français ont des aspirations très claires sur les services publics", assure la candidate du NFP.
"Quand on proposera des textes qui ont reçu l'assentiment des Français, les autres députés prendront leurs responsabilités. Je pense qu'il y a un large consensus sur le fait d'abroger la réforme des retraites et du chômage", ajoute Lucie Castets.
- "Je suis de gauche, mais je ne suis engagée dans aucun parti", assure Lucie Castets
Si Lucie Castets est aujourd'hui la candidate du NFP, c'est justement parce qu'elle n'a aucune étiquette d'un parti politique de gauche: "Je ne suis pas militante dans un parti, je suis de gauche, engagée, j'ai des convictions très forte mais je ne suis dans aucun parti", assure-t-elle.
"Je crois que c'est pour ça qu'ils m'ont choisi", ajoute à propos du Nouveau Front populaire celle qui fut pourtant candidate aux élections régionales de 2015 sur la liste du Parti socialiste dans le Calvados.
- Des décrets pour gouverner et abroger la réforme des retraites
Pour gouverner justement et faire passer ses lois, le Nouveau Front populaire pourrait avoir recours aux décrets prévient Lucie Castets. Au point de dénigrer le travail de l'Assemblée nationale? "Ce n'est pas du déni de travail parlementaire. On veut un changement de méthode, tourner le dos à la brutalité", justifie Lucie Castets. "On passera par décret lorsque ça s'y prête et ça n'empêche en aucun cas des concertations avec les syndicats et la société civile", assure l'actuelle directrice des finances de la ville de Paris.
C'est un décret qui pourrait d'ailleurs mettre en oeuvre la première mesure du gouvernement de Lucie Castets, l'abrogation de la réforme des retraites, mise en place après l'utilisation du 49.3 par le gouvernement d'Elisabeth Borne: "L'abrogation de la réforme des retraites est notre priorité, la réforme deviendra caduque. On peut revenir sur cette réforme par décret, pour décaler son entrée en vigueur. Cela permettra aux générations qui devaient être concernées de ne pas l'être. Ensuite viendra le temps de la loi et des discussions parlementaires", prévient-elle.
Quant au 49.3, si cher aux gouvernements nommés par Emmanuel Macron et largement décrié par la gauche, Lucie Castets préfère botter en touche: "Par principe, je ne peux affirmer que j'engagerai la responsabilité de mon gouvernement pour faire advenir une loi soutenue par une majorité des Français comme l'abrogation de la réforme des retraites", assure-t-elle, paraphrasant Elisabeth Borne.
- Macron plus intéressé par les sujets du RN que par le pouvoir d'achat des Français
Pour Lucie Castets, les Français sont avant tout intéressés par leur pouvoir d'achat et rien d'autre. Et pourtant, le président de la République Emmanuel Macron privilégierait les sujets de l'extrême droite, croit savoir Lucie Castets. "Ce qui me surprend, c'est l'importance que porte le président de la République aux sujets portés par le RN", tacle-t-elle. "Dans sa dernière intervention, il n'a parlé quasiment que de sécurité. J'ai vu un sondage qui montre que le niveau des Français préoccupés par la question terroriste n'a jamais été aussi bas", assure-t-elle.
"Ce qui intéresse les Français, c'est leur pouvoir d'achat et les services publics et le président de la République n'en parle jamais", ajoute Lucie Castets.
- Faire cesser les massacres à Gaza en utilisant des moyens de pression politique
Interrogée sur la place des athlètes israéliens aux JO 2024, décriée par le député NFP-LFI Thomas Portes, Lucie Castets assure qu'elle ne veut que voir les "massacres" cesser dans la bande de Gaza. Et pour cela, la diplomatie française doit utiliser tous les moyens.
"La diplomatie française doit faire cesser les massacres à Gaza, y compris en utilisant des moyens de pression politique", appelle-t-elle.
- Pas d'idées arrêtées sur le nucléaire
Sur la question de l'énergie, Lucie Castets assure ne pas avoir d'idée arrêtée sur le nucléaire, alors que les écologistes membres du NFP veulent le limiter au maximum et que les communistes, eux-aussi membres du bloc de gauche, estiment que c'est la principale source d'énergie à avoir: "Il y a des sensibilités différentes et notre travail c'est de préparer un programme et nous travaillerons sur le sujet du nucléaire", prévient Lucie Castets.
Quant à elle, elle assure ne pas avoir d'idées arrêtées: "Je n'ai pas de convictions toutes faites sur le nucléaire", assure-t-elle.