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Mercosur: un débat suivi d'un vote non contraignant à l'Assemblée nationale

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Deuxième semaine de mobilisation pour les agriculteurs, avec des actions dans plusieurs départements visant à dénoncer les entraves et les normes qui touchent le secteur, inquiet également du traité de libre-échange avec les pays du Mercosur. Le sujet fera d'ailleurs l'objet d'un débat ce mardi après-midi à l'Assemblée nationale.

Après une première semaine de mobilisations des agriculteurs, le Mercosur est au menu d'un débat à l'Assemblée nationale ce mardi. Les députés vont débattre ce mardi après-midi. Une source d'inquiétude pour les agriculteurs qui craignent l'arrivée massive de viande sud-américaine sur le territoire français avec ce traité de libre-échange entre l'Union européenne et les pays d'Amérique du Sud (Brésil, l'Argentine, l'Uruguay, le Paraguay et la Bolivie).

Le président de la République, le gouvernement et les parlementaires de tous les groupes politiques ont déjà exprimé publiquement leur opposition à ce texte. Mais le vote à l'Assemblée ne sera pas contraignant. Et il ne mettra pas du tout fin aux négociations au niveau européen.

Mais qu'importe pour Dominique Potier. Le député socialiste, très opposé à cet accord, tient absolument à en débattre à l'Assemblée.

“C’est la moindre des choses parce qu’on est sur un traité qui a une dimension commerciale, mais aussi politique. Et il est indispensable que les parlements nationaux et les nations s’expriment”, indique-t-il.

Quel impact pour ce vote non contraignant sur le Mercosur?

Le débat de ce mardi après-midi devrait montrer une unanimité rare parmi les députés. Avec un argument en commun, les conséquences pour l'agriculture française, explique Cyril Isaac Sibille, député Modem. “On ne peut pas avoir une concurrence qui soit déloyale et inégale. Lorsque vous faites des combats de judo, vous n’opposez pas des poids lourds de plus de 100 kg à des moins de 40 kg”, explique-t-il.

Cette unanimité pourrait tout de même servir à Emmanuel Macron et Michel Barnier dans les négociations, selon le député LIOT Christophe Naegelen.

“Est-ce que ça leur donne un argument supplémentaire? Oui, je le pense. En disant 'regardez, moi dans mon Parlement, j’ai une unanimité contre cette décision'. Et de fait, bien sûr que ça pèse”, estime-t-il.

Avec ce vote, certains députés espèrent aussi convaincre d'autres pays européens de s'opposer à cet accord.

Romain Cluzel avec Guillaume Descours