Programme, équipe, annonce... Les coulisses de la préparation de la campagne d'Emmanuel Macron
Le président est dans les starting-blocks. Du côté de l'Elysée, tout est prêt pour lancer la campagne d'Emmanuel Macron. Comme le dit très bien un cadre de La République en marche, "la voiture sera prête quand le président de la République mettra la clé dans le contact".
Il a déjà une équipe de campagne, dirigée par Grégoire Potton (le coordinateur des campagnes présidentielle et législatives, fidèle et proche d'Emmanuel Macron, ancien directeur général du parti LREM), qui s'étoffe chaque semaine avec des petites mains recrutées pour la communication et des postes-clés qui viennent d'être pourvus. Avec notamment deux nouvelles recrues qui sont chargées de la chefferie de campagne, deux anciens chefs de cabinet du gouvernement Castex. Leur rôle va être de gérer le futur agenda d'une campagne qui sera forcément courte.
Une "équipe très resserrée" de trois ou quatre porte-paroles sera également mise sur pied dès que le président de la République aura décidé de se lancer et pourrait comporter Gabriel Attal, ou encore Maud Brégeon. Côté finances, ce sera le député Laurent Saint-Martin, rapporteur général du Budget, qui sera le trésorier de la campagne. Un autre député, Sylvain Maillard, est chargé de coordonner et d'organiser les collectes de dons.
Tout ça coordonné par le chef d'orchestre de l'ombre: Alexis Kohler, le secrétaire général de l'Elysée.
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Quel programme?
Pour faire campagne, il faut des idées. Et là encore, tout est (presque) prêt. Des membres de la société civile ont été chargés de faire remonter des notes de synthèse et des propositions de mesures.
L'écrivaine Rachel Kahn est par exemple en charge de la laïcité. Amélie Oudéa-Castéra, camarade de promo de Macron à l'ENA et aujourd'hui directrice générale de la Fédération française de tennis, est en charge des propositions relatives au sport. Olivier Klein, le maire de Clichy-sous-Bois, ex-PCF et ex-PS, planche sur le volet politique de la ville. Ambroise Méjean (leader des Jeunes avec Macron) et Nadia Bellaoui (ex-garante du Grand Débat) ont été chargés des sujets "jeunesse".
"L'idée est d'aller parler à la sphère de nos sujets, de faire remonter des propositions. Surtout, on doit incarner les nouveaux visages, donner un nouveau souffle. La campagne de 2022 ne ressemble en rien à celle de 2017. La campagne a besoin d'air !" explique l'un d'eux.
Des pistes de programme se dégagent déjà. Comme des moyens pour la sécurité, dont Emmanuel Macron en a présenté les contours à Nice lundi. "Une priorité de l'été 2022 en cas de réélection" avoue un conseiller du président.
Mais une loi sur la fin de vie (la proposition des députés Jean-Louis Touraine et Olivier Falorni plait dans la majorité et pourrait servir de base de travail), l'idée d'un dédoublement des classes en CE2-CM1 en REP (réseau d'éducation prioritaire), ou encore la fameuse réforme des retraites, sont aussi sur la table. La question d'une taxe sur les gros héritages est également poussée par certains, notamment par Les Jeunes avec Macron.
Et il faut s'attendre à de la radicalité. "Je ne crois pas que la continuité sera un axe de campagne", confie un conseiller du président.
Quand et comment va t-il se déclarer?
On n'est pas les seuls à se poser la question, car même Brigitte Macron assure qu'elle ne le sait pas, comme elle le disait mercredi midi au 13h de TF1. La 'deadline' c'est "le plus tard possible", plaisante un proche d'Emmanuel Macron, qui table sur une déclaration de candidature entre le 25 janvier et le 20 février. Vu la largeur de la fourchette, il a peu de chances de se tromper.
Ce qui fait dire au camp de Valérie Pécresse qu'Emmanuel Macron veut "squizzer" la campagne. "Il va essayer de maquiller son bilan en surfant sur la crise sanitaire", estime un proche de la candidate.
Quant à la forme, un ministre table sur l'originalité. Peut-être une annonce banale autour d'un déplacement ou dans la PQR. "Le plus original serait un truc banal", lâche un ministre.
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